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13 novembre 2018
Le 17 novembre 2017 l’Union Européenne adoptait définitivement le socle européen des droits sociaux, fruit d’une consultation lancée au début de l’année 2016. Ce texte définit 20 principes autour de trois thèmes : égalité des changes et accès au marché du travail, conditions de travail équitables, protection et insertion sociales. Un an après l’adoption de ce texte important, c’est l’occasion de revenir sur son contenu et ses implications.
Cette démarche vise à rééquilibrer les rapports entre objectifs économiques et sociaux au sein de la zone euro, dans un contexte de montée des inégalités et de la pauvreté. Si ce texte a désormais été adopté par toutes les institutions de l’Union, l’application de ces principes relève in fine de la compétence des Etats membres, ce qui la rend incertaine.
Le droit à un salaire permettant un niveau de vie récent, la lutte contre le travail précaire, la garantie d’un revenu minimum aux personnes en situation de pauvreté, l’accès à la santé à un coût abordable ou encore la participation des personnes handicapées au marché du travail et à la vie en société figurent parmi les principes contenus dans ce texte.
Le droit des jeunes à une formation continue, à l’apprentissage ou à une offre d’emploi de qualité dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou la fin de leur scolarité y est reconnu, ce qui rend définitif le dispositif de la garantie jeunesse mis en place dans de nombreux Etats, dont la France, même si son application concrète est variable selon les Etats.
La priorité 11 porte sur le droit des enfants à un accueil et des soins de qualité, notamment durant la petite enfance, et affirme qu’ils doivent être protégés contre la pauvreté alors que de récentes études ont montré qu’ils sont de plus en plus touchés dans les pays européens.
La priorité 19 du socle concerne l’accès au logement et consiste en 3 points :
Si ces principes vont dans le bon sens, on peut regretter leur absence de caractère concret et contraignant. Il faudra également être vigilant à ce que certaines dispositions ne soient pas utilisées, paradoxalement, au détriment de la situation sociale des Européen.ne.s. Il est possible de se demander, par exemple, si la référence à « des prestations chômage (… ) d’une durée raisonnable » ne pourrait pas encourager certains Etats à les réduire dans le temps, dans la mesure où le terme « raisonnable » est peu spécifique.
En outre, l’adoption de ces principes ne préjuge pas de leur mise en œuvre réelle dans les Etats. La Fédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sans-Abri (FEANTSAFEANTSAFédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sans-Abri) et d’autres réseaux européens demandent que soient développées des mesures concrètes en matière de droit au logement, ainsi que des indicateurs plus précis pour pouvoir mesurer les progrès réalisés par les Etats. La FEANTSAFEANTSAFédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sans-Abri souligne notamment l’insuffisance du cadre prévu pour l’évaluation du socle européen des droits sociaux, le « tableau de bord social », dans la mesure où il comporte un seul indicateur sur le logement.
Au-delà de l’adoption de ce texte par les institutions européennes, la question posée aux acteurs sociaux est celle de la vigilance nécessaire quant à leur mise en œuvre pour que l’Europe sociale ne soit pas, encore une fois, qu’une incantation. Une vigilance qui sera fortement portée par les associations en amont des élections européennes du 26 mai 2019.
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