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25 octobre 2023

Soumia El Yousfi, nouvelle déléguée régionale de Nouvelle Aquitaine

Quel a été ton parcours avant de rejoindre la FAS ?

Après 25 ans dans l’humanitaire et l’associatif, j’ai repris mes études en 2016 pour prendre de la hauteur et faire bouger les lignes. Diplômée d’un Master en management des organisations sociales et médico-sociales, j’ai fait un stage au sein d’un grande ONG, et puis je suis restée pour ouvrir en 2017 le premier centre d’accueil pour les demandeurs d’asile (CADA) dans les Landes, puis un deuxième en 2018 à Biscarosse. En 2020, j’ai ouvert la Maison rêve elle toi à Dax pour intégrer les femmes réfugiées. En les invitant à participer aux différents ateliers, de socio-esthétique, de FLEU, de cuisine, de jardinage, d’informatique l’objectif était de lever les freins à l’insertion sociale et professionnelle et travailler sur la mixité. Parallèlement à mon activité, je suis coach professionnelle, consultante et formatrice sur la pair-aidance, l’interculturalité et le management bienveillant et interculturel.

Pourquoi as-tu postulé au poste de déléguée régionale de la FAS Nouvelle Aquitaine ?

Administratrice de la FAS Nouvelle Aquitaine pendant trois ans, puis trésorière, j’ai eu envie de continuer mon engagement mais à plus large échelle. Grâce à mon expérience de terrain dans les CADA, je connais l’impact des projets au niveau territorial et aujourd’hui je souhaite porter la voix des petites structures et des personnes les plus vulnérables à l’échelle de la région. Mon parcours personnel de fille d’immigrés est un moteur pour me dépasser et défendre la solidarité. Je veux porter la voix de celles et ceux qui n’ont pas les moyens financiers et les codes sociaux. Nous devons travailler avec les pouvoirs publics, les entreprises, les associations et avec toutes les personnes de bonne volonté pour faire avancer la cause des plus défavorisé.es.

Quels sont tes objectifs depuis ta prise de poste ?

Dans un premier temps je souhaite rencontrer les adhérents de la FAS Nouvelle Aquitaine et prendre soin de mes collaborateur.ices. Ensuite nous avons plusieurs luttes à mener de front. En première ligne, les professionnel.les du social sont de plus en plus en situation de précarité, confrontées à des difficultés grandissantes. En tant que FAS, nous devons porter leurs voix et leurs revendications pour restaurer et sauvegarder la cohésion sociale. Il y a aussi les problèmes dans le secteur de l’hébergement – logement. Trouver un toit est devenu un combat, notamment dans les grandes villes, et l’explosion du prix de l’énergie aggrave la situation. Le sujet des violences faites aux femmes et des inégalités de genre sont des sujets qui me tiennent particulièrement à cœur. Ils doivent devenir une priorité nationale alors que les moyens consacrés actuellement sont insuffisants. Le sujet de la migration va aussi devenir de plus en plus prégnant. Les enjeux climatiques nous obligent à penser à plus large échelle et à accélérer la transition écologique dans le respect des droits humains. Certaines lois sur le droit d’asile sont remises en cause alors que les conventions internationales ont été signées par la France.

Quelles sont les chantiers en cours en région Nouvelle Aquitaine ?

Sur 2023 et 2024, nous souhaitons continuer de déployer le pôle formation (référencé Qualiopi) pour permettre aux professionnel.les et aux bénévoles de s’adapter aux évolutions du maché du travail notamment dans le secteur du travail social et ainsi répondre aux besoins des territoires dans les domaines de la santé, de l’insertion par l’activité économique, des addictions, du droit d’asile… Nous allons aussi donner encore plus la parole aux personnes accompagnées, avec l’aide du Conseil Régional des Personnes Accueillies/ Accompagnées (CRPA) très actif dans notre région. L’objectif est de faire avec les personnes accompagnées ou l’ayant été pour leur redonner du pouvoir d’agir et qu’elles puissent intégrer toutes les instances décisionnelles. En tant que FAS régionale, nous souhaitons aussi nous inscrire dans la continuité de la mobilisation nationale qui s’est déroulé le 12 octobre dernier pour continuer à faire entendre les préoccupations des personnes en situation de pauvreté, pour que soient levées les entraves à l’action des associations, des travailleur.euse.s sociaux.ales et des bénévoles.