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26 juin 2024

Recherche-action FAS sur le Contrat d’Engagement Jeune – Jeunes en Rupture, interview de Jean-Hugues Morales, délégué national de TAPAJ France

TAPAJ France a été sollicité pour intégrer le comité de pilotage de la recherche-action initiée par la FAS sur le Contrat d’Engagement Jeune – Jeunes en Rupture (CEJ-JR), aux côtés de l’Union Nationale des Missions Locales (UNML), du Conseil d’Orientation des politiques de Jeunesse (COJ) ainsi que des FAS Bretagne et Grand Est.

Le Travail Alternatif Payé À la Journée (TAPAJ) est une innovation médico-sociale soutenue par l’Etat et aujourd’hui déployée sur 71 territoires. Elle permet aux jeunes de 16 à 25 ans en situation de précarité, de reprendre le contrôle de leur parcours de vie et de prévenir les conduites addictives via un accompagnement global (médico-psycho-social) et un travail payé à la journée sans engagement immédiat.

Jean-Hugues Morales, délégué national de TAPAJ France présente le dispositif et sa participation à la recherche-action initiée par la FAS sur le Contrat d’Engagement Jeune – Jeunes en Rupture (CEJ-JR).

 

FAS : En quoi le dispositif TAPAJ réponds à un besoin ?

Jean-Hugues Morales : En tant que TAPAJ France, nous sommes des acteurs de la lutte contre les addictions par l’intermédiaire de Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et de Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues (CAARUD). Mais le public dit « jeunes en errance » ne vient pas beaucoup dans les structures car on ne sait pas toujours comment les aider. Or TAPAJ est un outil social pragmatique de mise en situation des jeunes qui propose une lecture différente et une posture d’intervention spécifique pour leur permettre de retrouver du pouvoir d’agir.

 

FAS : Comment le dispositif a-t-il évolué depuis sa création ?

Jean-Hugues Morales : Lors des dernières présidentielles, le dispositif a été élargi et a changé d’échelle dans le cadre de la stratégie pauvreté. On est passé de dix territoires pilotes à une couverture globale sur tout le territoire et TAPAJ France a multiplié ses effectifs par dix. Le Pacte des Solidarités a renouvelé sa confiance à TAPAJ, Convergence France et Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée et nous a invité à réfléchir ensemble pour entrer dans le droit commun et/ou sortir du modèle expérimental.

 

FAS : Quelle est la nature de votre collaboration avec la FAS dans le cadre de la recherche-action Contrat d’Engagement Jeune – Jeunes en Rupture (CEJ-JR) ?

Jean-Hugues Morales : La FAS a souhaité que nous intégrions cette recherche-action pour faire le lien entre les acteurs du social et du médico-social dans une volonté d’approche globale sur quatre axes : hébergement, mobilité, emploi et santé. Cela permet en quelque sorte de décloisonner et développer des liens entre les différents acteurs. Il est très important que la FAS garde cette impulsion initiale dans le cadre du CEJ-JR pour appeler de ses vœux la collaboration entre les acteurs de l’hébergement, de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) et de la santé.

 

FAS : En quoi la recherche-action CEJ-JR est-elle innovante ?

Jean-Hugues Morales : Les 10 projets retenus pour la recherche-action sont intéressants car ils regroupent tous types de structures et d’accompagnement. Nous avons voulu ajouter une recherche-action complémentaire pour aller plus loin en matière de remontées terrain via le suivi de projets plus spécialisés et moins généralistes. L’objectif est de croiser les données. Ce bouillon d’expériences et de rencontres va nourrir et renseigner les pouvoirs publics notamment sur la réduction des risques ou la notion d’empowerment c’est-à-dire du pouvoir d’agir.

Ce qui est en train de se passer est passionnant. L’action collective que nous portons nécessite un changement de paradigme. La logique du Contrat d’Engagement Jeune est une logique de résultats et d’indicateurs de sortie positive de l’emploi qui doit intégrer les mises en situation, les notions de coûts évités et celle de reprise de contrôle dans une approche globale.

 

FAS : Quelles sont les prochaines étapes de la recherche-action CEJ-JR ?

Jean-Hugues Morales : Nous souhaitons offrir d’autres clés. La recherche-action CEJ-JR est une photographie à un instant T.  Nous prônons un accompagnement personnalisé questionnant ce qui est important pour la personne ici et maintenant via l’identification des zones grises. Cette recherche-action a permis de monter à la FAS qu’il y a un fort intérêt du secteur associatif médico-social addicto, plus particulièrement via TAPAJ pour se positionner dans le CEJ-JR. Il y a des dynamiques fortes entre acteurs d’horizons divers qui sont en train de naître sur le territoire. Rendez-vous pour le bilan de la recherche-action.

 

Propos recueillis par Laure Kuntzinger et Radu Boata