30 janvier 2025
28 janvier 2025
À la rentrée de janvier, des lycéens et lycéennes scolarisé·es à Paris et hébergé·es dans le cadre d’un programme appelé « Dispositif Lycéen » qui comptait 108 places, ont appris qu’iels seraient contraint·es de quitter leur hébergement dans les jours à venir. Leur scolarité est menacée, et leur avenir plongé dans l’incertitude. Ces jeunes se retrouvent sans solution pérenne ni plan d’action clair.
Un dispositif social indispensable, qui fait ses preuves
Le dispositif Lycéen a été instauré durant l’hiver 2015-2016, suite à une mobilisation menée dans le cadre d’une large campagne initiée par le réseau éducation sans frontières RESF face au grand nombre d’élèves scolarisé·es à Paris et dormant dans les rues entre deux journées de cours. Il relève d’une convention tripartite entre la DRIHL (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement), la Ville de Paris et le Rectorat et offre à ces jeunes un hébergement, un accompagnement socio-éducatif et une aide alimentaire. Lors de sa création, deux opérateurs ont été retenus : les associations Urgence Jeunes et Aurore.
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Le dispositif lycéen a permis depuis dix ans de répondre de manière adaptée et humaine à une situation d’urgence sociale.
Le suivi éducatif mis en place est efficace pour l’insertion de ces jeunes scolarisés puisque comme le montrent les propos du Directeur d’une des structures accueillantes deux ans après la mise en place du dispositif : « Les scolarités sont très investies par les jeunes, on ne constate qu’un faible absentéisme, ils obtiennent des résultats satisfaisants, le taux de réussite aux examens est élevé. »
Fermeture annoncée pour février 2025 : quelles conséquences ?
La fermeture brutale annoncée fin 2024 met en péril le parcours d’insertion et l’avenir des jeunes actuellement bénéficiaires du dispositif. Leur situation administrative, leur scolarité, leur stabilité affective et sociale sont menacées.
Cette fermeture a été ordonnée par la Préfecture dans un délai extrêmement court : certains lycéen·nes ont dix jours pour déménager à l’autre bout de la France. Il leur est imposé une orientation dans différents centres en Île-de-France (CAES: centres d’accueil et d’examen de la situation, gérés par l’Office Français d’Immigration d’Intégration) ou en région, (dispositif SAS). Ce dispositif mobilisé en amont des JO 2024 pour vider les rues de Paris des personnes sans domicile fixe consiste en des hébergements très précaires. Non seulement, les conditions de vie dans ce type d’hébergement vont mettre en péril les études et la réussite aux examens des jeunes mais en plus, il n’y a aucune visibilité sur la durée de la prise en charge qui est légalement limitée à trois semaines.
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Pour ces jeunes engagé·es dans leurs études et en voie de stabilisation, cela aura pour conséquence d’abandonner leur projet éducatif en pleine année scolaire mais également les amitiés, les suivis médicaux et les liens professionnels, sociaux et affectifs qu’iels avaient su nouer dans une ville où iels ont tous leurs repères. Pour celles et ceux ayant déposé des dossiers de régularisation auprès de la préfecture de Paris ou étant en procédure de recours ou d’appel au tribunal des enfants de Paris, cela compromet aussi leur situation administrative.
Cette fermeture, en pleine année scolaire, est vectrice d’insécurité et de rupture dans le parcours déjà fragilisé de ces jeunes. Certain·es préfèreront légitimement refuser cette orientation pour poursuivre leurs études et leur vie sociale et affective et seront alors livré·es à la rue.
Nos revendications :
Nos organisations demandent à l’État :
Signataires et contacts presse :
Collectif Urgence Lycéens : Louise Larnaudie 06 64 85 69 44,
CGT Education 75 : Laura Louillet, 06 08 73 56 40,
Droit à l’école : Priscilla Duflos, 06 05 68 79 02,
FCPE 75 : 06 50 83 69 15,
Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France, Isabelle Médou-Marère, 06 80 25 75 09, isabelle.medou-marere@federationsolidarite-idf.org
FSU Paris : Marianne Cabaret, 06 33 77 18 43,
LDH 75 : Mylene Stambouli mylene.stambouli@noos.fr
MNL Mouvement National Lycéen : Oscar Treille 06 52 92 00 60
MRAP : Sylvia Martinez, 06 30 16 33 03
RESF 75 : Brigitte Wieser, 06 88 89 09 29,
Sud Education 75, Cloé Buisson, 06 80 66 70 38