21 novembre 2024
24 mars 2020
Marie-Annick Branchereau est directrice d’un Structure d’Insertion par l’Activité Economique située à Nantes. Son entreprise réalise l’entretien de locaux professionnels et propose différentes prestations aux particuliers de la métropole nantaise : ménage, repassage et entretien du linge ou les courses de proximité. Impactée comme tous les acteurs économiques par la crise du COVID-19, elle nous explique quelles mesures ont été mises en place au sein de Ménage Service.
Nous avons dû prendre des décisions rapidement. Dès lundi, avec le président de Ménage Service, nous avons suspendu nos prestations jusqu’à nouvel ordre. Nous nous sommes basés sur plusieurs éléments pour prendre cette décision. D’une part, un certain nombre de clients ont décidé d’annuler ou de suspendre les interventions prévues à leur domicile. A cause du confinement, beaucoup de personnes ont décidé de réaliser elles-mêmes les tâches qu’elles nous confiaient auparavant. D’autre part, nos intervenants étaient impactés à la fois par la diminution voire l’arrêt des transports en commun, qui sont essentiels à leurs déplacements professionnels. Dans notre secteur, les mesures de distanciation sont également très complexes à mettre en place car il s’agit de se rendre au domicile du particulier.
La plupart des salariés en parcours sont actuellement en chômage partiel. 4 clients qui nécessitaient d’être soutenus car isolés et sans lien familial ont souhaité que leurs prestations soient maintenues. Les 3 salariées qui intervenaient chez eux continuent donc d’intervenir sur la base du volontariat. Nous avions acheté des masques lors de la crise du H1N1, ils sont périmés mais ont toujours été stockés correctement. Nous avons décidé de les en équiper. Nous leur avons aussi fourni des gants et rappelé les consignes de sécurité. Le Conseil d’Administration a pris soin de s’assurer de leur situation et de les remercier pour leur engagement. La communication avec elles est très régulière.
Les encadrantes techniques sont chez elles en chômage partiel car la nature de leurs missions et l’équipement informatique dont dispose l’association ne permet pas de télétravail.
Pour ma part, je travaille et me rends tous les jours au bureau. C’est également le cas de la comptable de l’association dont le rôle est actuellement essentiel. Nous avons mis en place des règles : nous ne partageons pas le même bureau et nous mangeons en horaires décalés. Nos locaux ne sont plus ouverts au public, mais nous assurons une permanence téléphonique.
Ménage Service a une trésorerie satisfaisante, il n’y a donc pas de stress financier immédiat. Le Conseil d’Administration a décidé de recourir au chômage partiel jusqu’au 31 mars. Nous tenons informés les salariés sur l’évolution de la situation. Notre priorité c’est de payer les salaires à la fin du mois. Les logiciels de comptabilité commencent à s’adapter à la situation. Notre commissaire aux comptes est une ressource importante, tous comme les réseaux de l’IAE. Le réseau des Ménage Service a également prévu une réunion à distance mardi prochain.
Aujourd’hui tout le monde est confiné, les tâches ménagères sont réalisées en famille et les entreprises n’ont pas de besoins. Nous faisons partie des activités dites « de confort » donc non essentielles. Je crains qu’en cas de difficultés économiques ce soient ces prestations qui s’arrêtent à la fin du confinement. Jusqu’ici, un seul client s’est manifesté pour arrêter son contrat avec nous. Il n’y a donc pas de panique de leur part, pour l’instant notre activité est uniquement suspendue. Nous comptons sur la solidarité de nos clients et leur avons envoyé un courrier pour être transparents sur l’impact économique de cette crise sur notre association.
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