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19 février 2019

Retour sur la seconde visite d’étude de « Mobiles pour l’emploi », à Bologne

Mobiles pour l’emploi, le projet que porte la Fédération des acteurs de la solidarité avec le soutien d’Erasmus + est passé à la deuxième vitesse ! En effet, deux des trois visites prévues dans un pays européen pour découvrir et s’enrichir des différentes pratiques de coopération pour l’inclusion dans l’emploi se sont achevées. La première s’est déroulée à Bristol en Novembre et la seconde à Bologne du 5 au 7 Février, où 8 nouveaux.elles participant.e.s ont pu observer les pratiques des coopératives sociales italiennes.

Nous avons été accueillis par EVT Consorzio, un consortium de coopératives travaillant en étroite collaboration avec Scuola Centra Formazione, une association de formation travaillant sur l’ensemble du territoire italien.

Nous avons pu ainsi découvrir les projets portés par les collectivités locales et les différents acteurs des territoires (, Coopératives, associations, citoyen.nes, Eglise, centres de formations, métropole, département, ville, entreprises), ainsi que le fonctionnement et les diverses pratiques des coopératives sociales culturellement habituées à travailler l’horizontalité de leur gouvernance. Petit passage en revue de ce que l’on a pu observer :

Mardi 5 Février : Travailler avec les acteurs institutionnels
[MOBILES POUR L’EMPLOI] Jour 1 C’est parti pour la 2e visite d’étude du projet à : observation des modèles de coopération au service de l’ des de longue durée. Début de matinée studieuse pour découvrir le projet “Insieme per il lavoro”
Le matin :

Nous a été expliqué le projet « Insieme per il Lavoro », dispositif d’inclusion dans l’emploi issu de la collaboration entre la ville métropolitaine de Bologne, la commune, l’archidiocèse, les syndicats, le secteur non-lucratif et les entreprises. Il est encore récent puisqu’il existe depuis 2018 et a la particularité d’être financé à 30% par l’Eglise, les 70% restant étant financés par la collectivité, pour un total de 10 millions d’Euros sur 3 ans. Il s’est construit autour de deux idées structurantes : dépasser les clivages publics/privés et laïcs/catholiques et partir des besoins, à la fois ceux des personnes et ceux des entreprises. Pour ce faire ils pratiquent ce qu’ils appellent « le matching » qui consiste à faire se rencontrer ces besoins et à y répondre en faisant le lien entre l’entreprise et la personne et en fournissant des formations adaptées. Un étage entier du bâtiment de la ville est dédié à ce projet afin d’avoir un lieu commun pour rassembler tous les acteurs.

Nous avons ensuite pu avoir une présentation du système des coopératives sociales, initiatives issues de la société civile dans les années 70 afin de solidifier le tissu social, et de répondre à l’absence / au retrait de l’Etat de certaines de ses missions. Du fait de l’autonomie de leur développement et de la variété des formes qu’elles prennent selon les territoires et les buts recherchés, ce n’est que de longues années après leur apparition, en 1991 qu’elles sont reconnues dans la loi Il y a deux types de coopératives. Celles de type A (deux tiers des coopératives sociales environ) se concentrent sur la gestion des services médicosociaux et des services éducatifs et celles de type B ont une activité économique (agricoles, industrielles, commerciales, de services) tout en visant l’insertion sur le marché du travail des personnes éloignées de l’emploi concernées par différentes formes de vulnérabilité (personnes en situation de handicap, chômeur.se.s de longue durée, femmes victimes de violences ou de la traite, demandeurs d’asile, etc.)

L’après-midi :

Nous avons découvert le projet de régénération urbaine Salus Space, qui consiste à rénover un hôpital désaffecté pour en faire un lieu hybride d’accueil et d’intégration ouvert à tou.te.s. Ce projet financé par l’Union Européenne et coordonné par la Commune de Bologne a été co-construit avec des acteurs publics et privés (associations, coopératives sociales, syndicats, entreprises, centres de formation, universités), proposant des projets pour utiliser cet espace. Concrètement cela prend la forme d’un « comité de garantie » avec les acteurs institutionnels de diverses envergures (quartier, commune, métropole, préfecture, région) ainsi qu’un groupe d’acteurs locaux se réunissant régulièrement. Les résidents du quartier sont également activement impliqués à travers les « chantiers de citoyens » dans la communication, le suivi des travaux et le contenu du lieu. Leur ambition est de maintenir cette gestion participative de manière durable.

Mercredi 6 Février :
[MOBILES POUR L’EMPLOI] Jour 2 à : découverte d’un restaurant alliant de en situation de en lien avec les acteurs du territoire + Retour sur le projet et ses bonnes pratiques de coopération dans différents pays européens !
Le matin :

Nous nous sommes rendus à « La Tiz », un des trois restaurants sociaux appartenant à la coopérative IT2 et qui est à la fois de type A (médico-social/éducation) et de type B (production de biens et services et inclusion dans l’emploi). Cela entraîne une mixité des publics, en l’occurrence à la fois des jeunes se professionnalisant dans le cadre de leurs études, des personnes déscolarisées en formation, des personnes en situation de handicap, des encadrants sociaux professionnels, des cuisiniers et serveurs professionnels. Les personnes présentes depuis 2 ans au sein de la coopératives peuvent décider, si elles le souhaitent, de devenir partenaire à part entière de la coopérative ce qui permet de prendre part aux décisions touchant à la stratégie et aux projets de la coopérative. Ainsi un encadrant social nous a raconté avoir activement contribué à la décision de créer ce nouveau restaurant et a choisi d’y travailler à la fois en tant qu’encadrant et cuisinier.

L’après-midi :

Le responsable du projet social d’un centre de formation professionnelle et d’une association s’occupant de l’inclusion des détenus et ex-détenus nous a présenté le projet MILAR. C’est un projet d’envergure européenne ayant pour but de penser et d’élaborer de nouvelles manières de coopérer sur un territoire pour mieux accompagner les personnes. Ainsi développent-ils l’idée d’une « coopérative de communauté », un groupe de gouvernance locale rassemblant tous les acteurs du territoire pour créer une véritable coopération. Cela se traduit dans la gestion commune du territoire et dans l’élaboration de projets communs notamment via la « co-projection » qui permet d’éviter la mise en concurrence que peut entrainer un appel d’offre en se retrouvant régulièrement physiquement pour décider ensemble d’une stratégie commune sur la base de moyens et de besoins identifiés ensemble sur le territoire.

Jeudi 7 Février :
[MOBILES POUR L’EMPLOI] Jour 3 à , Italie : la a visité de beaux projets de en faveur de l’ de personnes vulnérables, développés en harmonie avec tous les acteurs du territoire beaucoup d’idées à ramener en France !
Le matin :

C’est au sein du centre de formation « Scuola arti e mestieri » (Ecole des arts et métiers), à Faenza, que nous a été présenté le dispositif SIIL (Service Intégré pour l’Insertion à l’Emploi) .

qui porte à la fois sur l’inclusion des personnes en situation de handicap et des personnes précaires. Il déploie un accompagnement vers l’emploi pensé de bout en bout, de la formation au suivi dans l’emploi en passant par la mise en situation.. La structure pratique une démarche de médiation active , notamment en se rendant régulièrement dans l’entreprise pour établir une confiance mutuelle avec l’employeur et s’habituer à travailler ensemble; En outre est mis en place un suivi régulier du/de la salarié.e dans l’entreprise, qu’il/elle soit en stage ou en contrat, sur une durée non fixée mais qui s’étend généralement sur un an, avec une intensité décroissante de l’accompagnement.

L’après-midi :

Nous sommes allés observer la coopérative CEFF Bandini, une coopérative sociale de type A et B, c’est–à-dire effectuant à la fois un unaccompagnement des personnes en situation de handicap et la production de biens manufacturés. Cette activité économique productive représente une part importante de leurs sources de financement. La coopérative se divise en trois secteurs avec :

  • Un secteur conventionné avec les services sociaux pour les personnes en situation de handicap peu autonomes, comprenant des ateliers protégés et des espaces communs de socialisation et de loisirs ;
  • Un secteur d’ateliers d’intégration et de travail d’insertion en collaboration avec le SIIL, accueillant à la fois des personnes en situation de handicap et des personnes précaires ;
  • Un secteur de production plus classique accueillant notamment des personnes en formation professionnelle et des salarié.e.s permanent.e.s.

Il existe donc une mixité des publics.

La structure a adopté récemment un nouveau mode de gouvernance horizontal sans directeur, qui repose sur une gestion collégiale par trois coordinateurs de secteurs dont le rôle est d’assurer les relations entre instances, salarié.e.s et fonctions support.

Bientôt suivront deux vidéos présentant ce que la Fédération des acteurs de la solidarité a pu voir et faire à Bologne avec les témoignages directs de nos participant.e.s et des personnes rencontrées, – a presto !