27 février 2025
25 février 2025
Retrouvez les livrables du projet :
La crise sanitaire et sociale liée au COVID 19 a exacerbé les enjeux relatifs aux conduites addictives dans les dispositifs d’hébergements des publics en situation de précarité.
Si les professionnel.le.s du secteur de l’AHI-L accompagnaient déjà les personnes dans une perspective globale, notamment sur la question des addictions, cela restait majoritairement ponctuel alors qu’une approche systémique est essentielle. Ainsi, malgré une volonté constante de parfaire leurs pratiques professionnelles, les équipes sociales disposent rarement des connaissances, compétences, postures et relais nécessaires pour être au plus près des besoins des personnes cumulant précarité et addiction, fragilisant de fait le principe d’inconditionnalité des dispositifs d’accueil.
En ce sens, la FAS Nationale, la FAS Grand-Est, la FAS Ile-de-France, la FAS Nouvelle-Aquitaine et la FAS Occitanie, en partenariat avec la Fédération Addiction ont souhaité renforcer leur(s) action(s) en accompagnant la montée en compétences des équipes, en soutenant les partenariats entre le secteur de l’AHI-L et les structures spécialisées de l’addictologie, et ainsi, accompagner le changement au sein des institutions pour que, tel que nous l’avons porté dans notre plaidoyer Addiction et Précarité paru en décembre 2023, la réduction des risques en addictologie constitue un préalable à tout dispositif.
Le projet «Précarité et addiction : accompagner les conduites addictives pour l’insertion globale des personnes», financé par le Fonds de Lutte Contre les Addictions, a ainsi visé à transformer les organisations et les pratiques professionnelles en donnant à 44 établissements du secteur de l’AHI-L la capacité structurelle d’organiser des actions de prévention, de promotion de la santé, de réduction des risques en lien et en collaboration étroite avec les acteurs spécialisés du secteur de l’addictologie. Les 44 structures ont été accompagnées en ce sens par les FAS régionales auxquelles elles étaient rattachées.
L’accompagnement conduit par les FAS Nationale et Régionales et la Fédération Addiction s’est articulé autour de 4 axes de travail :
La formation des professionnel.le.s : ils sont près de 700 à avoir pu en bénéficier. S’il a pu être difficile pour certaines structures de mobiliser l’entièreté des équipes, plus de la moitié d’entre elles ont pu participer à au moins une action de formation autour des questions relatives à l’addictologie. Notre projet a également permis la mise en œuvre de formations à thématiques croisées (gestions des confilts & addiction, santé mentale & addiction, etc.) favorisant la montée en compétences.
À l’issue de ces formations, plus de 80% des professionnel.le.s ayant participé à ces formations déclarent disposer d’une meilleure capacité d’agir par rapport aux conduites addictives des personnes accompagnées et 75% déclarent avoir obtenu une meilleure capacité à travailler avec le secteur de l’addictologie.
Les partenariats opérationnels créés ou consolidés entre le secteur de l’AHI-L et celui de l’addictologie : si le travail partenarial demeure différent et fonction des structures, chacune d’entre elles a pu mettre en place au moins un partenariat avec une structure spécialisée du secteur de l’addictologie. Ces partenariats ont pu prendre différentes formes, avec pour objectif commun l’amélioration des parcours d’accompagnement des personnes concernées : il a pu s’agir d’actions visant l’apport d’un appui institutionnel et une meilleure coopération intersectorielle (tels que des stages croisés, des maraudes inter-équipes, des rencontres entre professionnel.le.s, etc.) ou bien des actions en direction des personnes, comme la mise à disposition de matériels de réduction des risques, des permanences et/ou consultations avancées ou encore des activités et ateliers de sensibilisation.
Les actions en direction des personnes ayant des conduites addictives: au-delà des permanences et consultations avancées, des projets visant à s’appuyer sur des outils formalisés tant par la Fédération Addiction et la Fédération des acteurs de la solidarité que par d’autres acteurs spécialisés, la mise en place d’outils de repérage, des actions telles que les « petits déjeuners-débats », des campagnes et ateliers autour des alternatives au tabac, des actions de sensibilisations et d’informations ou encore des activités et ateliers favorisant le bien-être et la lutte contre l’ennui, ont été organisés. Ces espaces se sont donc d’abord voulus comme des lieux où la parole pouvait être mieux accueillie afin de favoriser les échanges dans une relation de confiance réciproque, et/ou quand il s’agissait d’évoquer les problématiques de santé et les consommations. Ces actions ont permis des échanges riches, une expression plus libre, la mise en place d’actions de prévention et de réduction des risques et pour certaines personnes : un retour vers le soin. Elles ont également mis en lumière la pertinence d’actions conjointes portées par le secteur de l’AHI et celui de l’addictologie, à destination pour,et avec les personnes concernées.
L’évolution des documents-cadres des établissements impliqués : Afin de garantir, autant que possible, un accueil inconditionnel, le projet entendait permettre une évolution des cadres et des pratiques institutionnelles. De façon générale, l’inscription dans les documents-cadres d’une démarche liée à la santé existait dans la plupart des institutions – sans que ne figure, généralement, la question de la réduction des risques. Toutes les structures ont initié cette réflexion, notamment autour de la question de la levée de l’interdit des consommations d’alcool, qui perduraient jusque dans les espaces privés au sein de certains établissements. Cette réflexion s’est accompagnée de modification de documents existants et/ou d’élaboration de nouveaux documents et, si cela n’a pu être le cas au regard de la durée du projet, toutes les équipes ont pour projet de maintenir cette dynamique et d’inclure le travail qu’elles ont pu mener dans les prochains chantiers de mises à jour des documents internes.
Ce projet a donc mis en lumière les besoins des personnes en situation de précarité présentant des conduites addictives et ceux des professionnel.le.s qui les accompagnent. Il a contribué aux changements des pratiques et représentations pour proposer aux personnes concernées par cette double problématique un accompagnement adapté, tenant compte de leur individualité.
De ce projet, nous avons produit un rapport d’évaluation final qui donne à voir le chemin parcouru par les structures impliqués, de valoriser le travail mis en place par les équipes qui y œuvrent et l’impact du projet sur toutes les parties prenantes, afin que cela puisse servir d’autres établissements, dans une démarche de transmission et d’essaimage. Ils présentent aussi les enseignements et recommandations tirés de l’analyse de nos résultats pour poursuivre la dynamique initiée visant à mieux considérer et mieux accompagner les personnes accueillies par les structures du secteur de l’AHI-L.
A cet effet, nous vous invitons à consulter et/ou télécharger les livrables du projet :
Pour toute question, vous pouvez contacter :
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