Depuis le 11 mai, nous sommes entrés dans une phase de déconfinement progressif. Tout comme l’a été le confinement, la période qui s’ouvre nécessite pour les structures du réseau de la Fédération des acteurs de la solidarité d’adapter leurs modes de fonctionnement afin d’accueillir au mieux les personnes tout en respectant les règles sanitaires qui s’imposent.
Comme elle l’a été depuis février sur cette crise sanitaire, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France continue à se mobiliser auprès de ses adhérents, des pouvoirs publics et collectivités territoriales pour que les problématiques particulières des structures et personnes accueillies par son réseau soient prises en compte et que des mesures et des moyens adaptés soient mis en œuvre pour y répondre.
Notre Fédération identifie plusieurs principaux points de vigilance et axes de travail sur lesquels nous avons d’ores et déjà interpellé l’Etat comme les collectivités :
- Tout d’abord la question de l’aide alimentaire : nous l’avons vu ces dernières semaines, de plus en plus de personnes et de familles rencontrent des difficultés à répondre à leurs besoins alimentaires. Il s’agit à la fois de personnes qui avaient recours traditionnellement à l’aide alimentaire et qui se sont retrouvées en difficultés pour y accéder du fait des restrictions de circulation ou de la fermeture de certains points de distribution mais également de ménages fortement précarisés par la crise. Des moyens conséquents ont été débloqués par l’Etat, par certaines collectivités territoriales comme la Ville de Paris, mais la croissance des besoins est telle qu’il est nécessaire de renforcer ces moyens mais aussi de les maintenir à l’issue de la période de confinement. Nous demandons notamment que le dispositif de distribution de chèques services soit prolongé a minima jusqu’à septembre et qu’un pilotage régional de l’ensemble des dispositifs d’aide alimentaire soit mis en place afin que personne ne soit oublié ;
- Ensuite, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France se positionne également fortement pour qu’aucune remise à la rue sèche n’ait lieu du fait du déconfinement. L’annonce de la prolongation de la trêve hivernale par le Ministre Denormandie jusqu’au 10 juillet la semaine dernière est une bonne nouvelle. Cependant, nous devons rester vigilant.e.s collectivement à la situation en Ile-de-France. En effet, il est possible que certaines places d’hébergement ne puissent pas rester ouvertes jusqu’en juillet, et il nous faut anticiper la fin de la trêve hivernale en juillet, pour qu’aucune remise à la rue sèche n’ait lieu.
Pour cela, nous devons tout d’abord œuvrer pour favoriser l’accès au logement et au logement d’insertion des personnes hébergées, en travaillant avec les bailleurs sociaux et les réservataires sur les modalités de mise en œuvre du repeuplement des logements sociaux à la sortie du confinement. La Fédération IdF demande également la régularisation des personnes hébergées depuis au moins deux ans afin de permettre leur accès au logement. Enfin, il est fondamental de garantir en Ile-de-France un nombre de places d’hébergement suffisant. Pour cela, les places qui peuvent l’être doivent être pérennisées et nous devrons œuvrer pour permettre l’identification de nouveaux lieux pouvant accueillir des centres d’hébergement, aux côtés des collectivités, des bailleurs, des entreprises et des services de l’Etat.
- Ensuite vient la question de l’adaptation des structures aux règles sanitaires imposées, à la fois pour la protection des salariés et pour la protection des personnes. Il est nécessaire que les structures de veille sociale comme les structures d’hébergement, d’accompagnement dans le logement et d’insertion par l’activité économiques puissent être accompagnées dans cette adaptation, que ce soit par la diffusion de consignes et recommandations claires dans les meilleurs délais mais également que soient garantis par l’Etat et les collectivités territoriales les moyens nécessaires à la protection des personnes et salariés (masques, barrières protectrices en plexiglas, gel hydroalcoolique et distributeurs de gel, etc.).
La Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France travaillera en cette période à favoriser la mutualisation de pratiques et de plans d’adaptation de l’activité entre ces adhérents, et à diffuser des recommandations adaptées aux structures du secteur. Vous trouverez dans cette newsletter un article avec les premières recommandations dans ce sens.
- L’adaptation du fonctionnement des structures de veille sociale et d’accès aux droits en particulier aux nouvelles règles sanitaires entraînera mécaniquement pour certaines structures une baisse de la capacité d’accueil. Il nous faudra nous assurer que cette diminution des capacités d’accueil ne laisse personne de côté, en réfléchissant avec les interlocuteurs pertinents selon les structures, aux solutions complémentaires à mettre en œuvre pour garantir que chaque personne qui en a besoin puisse accéder à un accompagnement social, à des services essentiels (douches, sanitaires, buanderie, etc.) et à ses droits.
- Enfin, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France est particulièrement attachée à ce que soient garantis les moyens financiers des associations en cette période de crise. Si la garantie du maintien des dotations par la DGCS est une première garantie, nous demandons à ce que des garanties soient également apportées aux établissements et structures fonctionnant sous le régime de la subvention et que les divers surcouts engendrés par la crise soient pris en charge par les financeurs des structures.
Prime pour les salariés en poste dans le secteur AHI
Suite aux primes annoncées pour le secteur médico-social, le ministère du Logement a annoncé que : “Il y aura bien une prime pour le secteur de l’hébergement.
L’engagement des professionnel·le·s du secteur a permis de faire face à l’épidémie liée au Covid-19 et de prendre en charge des populations particulièrement fragiles ou précaires. Ils·elles ont accompagné et accompagnent encore nos concitoyen·ne·s avec beaucoup de dévouement et de professionnalisme. Afin de reconnaître pleinement leur très forte mobilisation et participation à la gestion de la crise sanitaire, l’État octroiera une prime exceptionnelle de 1000 euros à l’ensemble des professionnel·le·s présent·e·s durant la crise. Les modalités opérationnelles de ce versement seront précisées rapidement.”
Une très bonne nouvelle pour le secteur qui répond à une forte revendication de la Fédération depuis le début de la crise. Nous vous tiendrons informé·e·s des modalités opérationnelles dans les jours à venir.