Le gouvernement a annoncé le déconfinement progressif du pays à partir du 11 mai. Tout comme l’a été le confinement, la période qui s’ouvre nécessite pour les structures du réseau de la Fédération des acteurs de la solidarité d’adapter leurs modes de fonctionnement afin d’accueillir au mieux les personnes tout en respectant les règles sanitaires qui s’imposent.
Comme elle l’a été depuis février sur cette crise sanitaire, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France continue à se mobiliser auprès de ses adhérents, des pouvoirs publics et collectivités territoriales pour que les problématiques particulières des structures et personnes accueillies par son réseau soient prises en compte et que des mesures et des moyens adaptés soient mis en œuvre pour y répondre.
Notre Fédération identifie plusieurs principaux points de vigilance et axes de travail sur lesquels nous avons d’ores et déjà interpellé l’Etat comme les collectivités :
- Tout d’abord la question de l’aide alimentaire : nous l’avons vu ces dernières semaines, de plus en plus de personnes et de familles rencontrent des difficultés à répondre à leurs besoins alimentaires. Il s’agit à la fois de personnes qui avaient recours traditionnellement à l’aide alimentaire et qui se sont retrouvées en difficultés pour y accéder du fait des restrictions de circulation ou de la fermeture de certains points de distribution mais également de ménages fortement précarisés par la crise. Des moyens conséquents ont été débloqués par l’Etat, par certaines collectivités territoriales comme la Ville de Paris, mais la croissance des besoins est telle qu’il est nécessaire de renforcer ces moyens mais aussi de les maintenir à l’issue de la période de confinement. Nous demandons notamment que le dispositif de distribution de chèques services soit prolongé à minima jusqu’à septembre et qu’un pilotage régional de l’ensemble des dispositifs d’aide alimentaire soit mis en place afin que personne ne soit oublié ;
- Ensuite, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France se positionne également fortement pour qu’aucune remise à la rue sèche n’ait lieu du fait du déconfinement et de la fin de la trêve hivernale au 31 mai prochain.
Pour cela nous devons tout d’abord œuvrer pour favoriser l’accès au logement et au logement d’insertion des personnes hébergées, en travaillant avec les bailleurs sociaux et les réservataires sur les modalités de mise en œuvre du repeuplement des logements sociaux à la sortie du confinement. La Fédération IdF demande également la régularisation des personnes hébergées depuis au moins deux ans afin de permettre leur accès au logement. Enfin, il est fondamental de garantir en Ile-de-France un nombre de places d’hébergement suffisante. Pour cela, les places qui peuvent l’être doivent être pérennisées et nous devrons œuvrer pour permettre l’identification de nouveaux lieux pouvant accueillir des centres d’hébergement, aux côtés des collectivités, des bailleurs, des entreprises et des services de l’Etat.
- Ensuite vient la question de l’adaptation des structures aux règles sanitaire imposées, à la fois pour la protection des salariés et pour la protection des personnes. Il est nécessaire que les structures de veille sociale comme les structures d’hébergement, d’accompagnement dans le logement et d’insertion par l’activité économiques puissent être accompagnées dans cette adaptation, que ce soit par la diffusion de consignes et recommandations claires dans les meilleurs délais mais également que soient garantis par l’Etat et les collectivités territoriales les moyens nécessaires à la protection des personnes et salariés (masques, barrières protectrices en plexiglas, gel hydroalcoolique et distributeurs de gel, etc.).
La Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France travaillera en cette période à favoriser la mutualisation de pratiques et de plans d’adaptation de l’activité entre ces adhérents, et à diffuser des recommandations adaptées aux structures du secteurs. Vous trouverez dans cette newsletter un article avec de premières recommandations dans ce sens.
- L’adaptation du fonctionnement des structures de veille sociale et d’accès aux droits en particulier aux nouvelles règles sanitaires entraînera mécaniquement pour certaines structures une baisse de la capacité d’accueil. Il nous faudra nous assurer que cette diminution des capacités d’accueil ne laisse personne de côté, en réfléchissant avec les interlocuteurs pertinents selon les structures aux solutions complémentaires à mettre en œuvre pour garantir que chaque personne qui en ait besoin puisse accéder à un accompagnement social, à des services essentiels (douches, sanitaires, buanderie, etc.) et à ses droits.
- Enfin, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France est particulièrement attachée à ce que soient garantis les moyens financiers des associations en cette période de crise. Si la garantie du maintien des dotations par la DGCS est une première garantie, nous demandons à ce que des garanties soient également apportées aux établissements et structures fonctionnant sous le régime de la subvention et que les divers surcouts engendrés par la crise soient pris en charge par les financeurs des structures.