27 novembre 2024
2 mai 2024
Droits et place des femmes, inclusion et société civile il y a encore du chemin…
On veut tous les droits ! Et pas seulement le 8 mars. Il manque encore beaucoup de choses pour que les droits des femmes soient pleinement reconnus et efficients même si la place de la femme est aujourd’hui plus valorisée et médiatisée. Plusieurs situations du quotidien montrent que le combat doit continuer, les femmes ne sont pas encore les égales des hommes.
On en parle avec A et N, 2 déléguées du Conseil régional des personnes accueillies/accompagnées AURA
Les enfants en question
Par exemple, quand une femme souhaite prendre un congé parental, il y a une perte de salaire ce qui engendre des baisses de cotisation pour la retraite. Le temps pris pour avoir des enfants, pour les élever, se fait au détriment de la suite, quand la carrière professionnelle s’arrête. Les années passées à ne pas cotiser conduisent à des petites retraites, ce qui engendre de la précarité notamment quand la femme est seule.
Par ailleurs, on constate encore une forme de discrimination à l’embauche. En effet, à compétences égales, si la personne a des enfants, certains employeurs vont se poser la question du mode de garde, de l’absentéisme en cas de maladie. Ce sont des sujets qui sont rarement amenés dans des entretiens professionnels avec des hommes. Même s’ils sont pères de famille, ils ne sont pas questionnés sur les enfants, qui restent un sujet « féminin ».
D’ailleurs, cette place des hommes et notamment des pères qui s’occupent seuls de leurs enfants est problématique car, sur les réseaux, dans les médias, ils sont plutôt présentés comme des super héros qu’on doit aider et accompagner alors que c’est quelque chose de tout à fait banal pour de nombreuses femmes.
Il y aussi la question des mères seules, qui se retrouvent avec les enfants et ne peuvent pas les faire garder pour retrouver du travail. Il y a un manque de places et de solutions dans les systèmes de garde pour favoriser ce retour à l’emploi.
L’écoute et le suivi des situations de violences
La question des violences conjugales est aussi prioritaire, les femmes se sentent oubliées et pas entendues avec des dépôts de plaintes classés dans suite. Il y a un constat que beaucoup de demandes sont passées à la trappe, avec peu d’améliorations aujourd’hui malgré la médiatisation et tous les mouvements de revendication féministe. De nombreuses victimes hésitent avant de parler ou attendent trop longtemps et se posent la question de « Comment on est écouté quand on vient raconter ce qui nous est arrivé ? »
La place des hommes : elle est essentielle pour faire avancer les choses et faire évoluer les mentalités. En effet, même si des espaces de non mixité peuvent exister pour rassurer et créer des espaces de confiance, il ne faut pas exclure les hommes des débats pour les droits des femmes et renforcer la formation et la sensibilisation, leur laisser une place dans le débat public et politique.
Pourtant, dans les structures sociales, c’est parfois difficile pour les femmes de dire, de s’exprimer, quand il n’y a que des hommes car cela peut créer de la méfiance et du refus de parler.
Des changements salutaires
Heureusement, la société change petit à petit et on constate des évolutions positives, notamment dans les emplois occupés. Il y a maintenant des femmes qui sont chauffeure routier, technicienne ou cheffe de chantier dans le bâtiment, électricienne, plaquiste, pilote de course. Mais le problème majeur qui subsiste dans de nombreux métiers est le salaire, qui à compétence égale est moins important pour les femmes. On peut entendre : « Sois déjà heureuse qu’on ait embauché une femme et ne te plains pas de ton salaire ».
L’exclusion de l’espace public et la peur du repli identitaire
De nos jours, de nombreuses situations sont dégradantes pour les femmes, en lien avec une culture, une histoire, des traditions, avec des espaces pour les hommes et des espaces pour les femmes, où les rôles sont vraiment séparés, avec une exclusion des filles au détriment des garçons. Pour de nombreuses filles, c’est très dur de se faire une faire une place dans la famille et dans la société, elles se sentent exclues et rabaissées
Dans certaines sociétés ou familles, les filles sont exclues dès leur plus jeune âge de l’espace public, de l’extérieur, pour rester avec leurs mères, participer aux tâches ménagères, à la cuisine, alors que les hommes peuvent se distraire.
On est face à des empreintes culturelles fortes, avec du paternalisme à l’extrême, où les femmes n’ont pas le droit de sortir, d’écouter de la musique, d’être avec leurs amies, même en France.
On assiste même à un retour identitaire et religieux, notamment chez les très jeunes filles, qui se voilent, qui se replient sur des traditions, influencées par les réseaux sociaux, les discours. Elles se sentent perdues, sans perspective, sans avenir, elles sont fragiles et vont basculer dans la religion, dans les extrêmes.