19 décembre 2024
27 novembre 2018
Dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, la Fédération des acteurs de la solidarité a soutenu et porté 4 expérimentations d’accompagnement vers et dans l’emploi de personnes en situation d’exclusion. Les quatre projets sont les suivants : TAPAJ France, Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée, Convergences, SEVE Emploi.
Ces quatre projets seront déployés sur tout ou partie du territoire national d’ici la fin du quinquennat. Découvrez un rapide descriptif des 4 projets et les premières modalités d’essaimage connues à ce stade.
TAPAJ, pour Travail Alternatif Payé À la Journée, est un programme d’insertion spécifique mis en place par des structures spécialisées en addictologie (CAARUD, CSAPA). Il permet à des jeunes en grande précarité âgés de 16 à 25 ans d’être rémunérés en fin de journée, pour une activité professionnelle qui ne nécessite pas de qualification ou d’expérience professionnelle particulière et ne les engage pas sur la durée. Le programme s’adresse à des jeunes en grande précarité (NEET), qu’ils soient en errance ou issus des Quartiers Politique de la Ville. TAPAJ apporte une réponse adaptée à des jeunes dont les problématiques sociales, éducatives et sanitaires les tiennent éloignés des dispositifs de droit commun.
Lors de sa mise en place à Bordeaux en 2012, TAPAJ était une réponse pragmatique face aux difficultés des acteurs terrain à accompagner des jeunes en errance avec les réponses classiques d’insertion qui pouvaient ne pas être adaptées au regard de transition parfois brutales entre la rue et l’emploi. TAPAJ offre une modalité d’activité leur permettant d’avoir au plus vite et avec le minimum de contrainte d’accès, une source de revenu légal, dans un cadre journalier, qui puisse se substituer ou venir en complément de la « manche ». Par ce biais, les jeunes développent non seulement leur estime de soi, mais également un savoir-faire et un savoir-être professionnels.
Aujourd’hui, TAPAJ constitue un nouvel outil pour aller à la rencontre de ce public souvent réfractaire à toute démarche auprès des institutions. TAPAJ doit permettre d’initier une démarche d’accompagnement global visant à terme l’autonomie des jeunes.
TAPAJ se décompose en trois phases :
Phase 1 : Prise de contact : proposer immédiatement et sans préalable des heures de travail le jour même ou le lendemain à un jeune, payables immédiatement en chèque échangeable en liquide, sans aucune démarche d’entretien préalable. Objectif : mise en action immédiate (40 euro, équivalent manche).
Phase 2 : Prise en charge : (suivi médico-psycho-social) qui se met en route par le CAARUD/CSAPA, en lien avec les partenaires du territoire, sur sollicitation de la personne de dépasser les 4h de la phase 1.
Phase 3 : Accompagnement vers le droit commun : passage de relais soit vers les SIAE, soit sur du droit commun soit sur de la formation, en lien avec l’ensemble des partenaires du territoire, tout en poursuivant l’accompagnement sanitaire.
Le programme TAPAJ est né au Québec, créé par l’Association Spectre de Rue en 2000. En 2012, il a été importé et adapté en France par le CEID-Addictions sur la ville de Bordeaux. En 2014, avec l’expertise de TAPAJ Bordeaux, la Fédération Addiction, soutenue par la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Conduites Addictives (MILDECA), déploie le programme TAPAJ sur 10 sites expérimentaux. En 2016, la tête de réseau TAPAJ France est créée afin d’accompagner ce déploiement. Le programme TAPAJ est aujourd’hui déployé dans 24 territoires sur l’ensemble des régions de France. Fin 2017, ce sont plus de 1000 jeunes qui ont été accompagnés par TAPAJ pour plus de 33 000 heures de travail réalisées, avec près de 50% de sorties positives vers l’emploi selon les premières évaluations.
L’innovation TAPAJ est désormais reconnue au niveau gouvernemental, en étant explicitement mis en avant dans le cadre du Plan Pauvreté présenté par le Président de la République, et s’inscrit dans un écosystème réunissant plus de 40 entreprises et fondations partenaires autour d’un modèle économique public/privé novateur.
L’expérimentation dessine une autre voie dans la lutte contre le chômage de longue durée en réaffectant les coûts liés à la privation d’emploi pour aider à financer de manière pérenne des emplois, socialement utiles pour les territoires, non concurrentiels avec ceux existant localement et en assurant des conditions de travail décentes. Cette expérimentation se fonde sur trois constats :
Suite à la loi du 29 février 2016 permettant la mise en place de l’expérimentation, dix territoires se sont lancés, pour 5 ans, dans la démarche. Dans ces territoires, des entreprises à but d’emploi (EBE) ont ouvert courant 2017. Fin août 2018, elles employaient déjà près de 600 personnes et, sur 5 ans, elles devraient embaucher environ 2 000 personnes.
Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) s’appuie sur la combinaison de six principes fondamentaux :
Trois étapes sont identifiées concernant l’essaimage :
L’association TZCLD au cœur de l’essaimage
Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » a été porté pour sa phase de démarrage par ATD Quart Monde en partenariat avec le Secours catholique, Emmaüs France, Le Pacte civique et la Fédération des acteurs de la solidarité avec, dès le départ, une volonté partagée que la conduite opérationnelle de ce projet puisse être ensuite portée par une organisation ad-hoc. L’association Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) a ainsi été créée fin 2016 pour animer et développer le projet dans ses différentes étapes.
L’association TZCLD a trois missions :
Suite à l’habilitation des 10 territoires expérimentaux par la loi du 29 février 2016, de nombreux territoires volontaires se mobilisent pour mettre en œuvre la démarche. Mi-septembre 2018, à l’occasion de la présentation de la stratégie de lutte contre la pauvreté, le président de la république, Emmanuel Macron, a annoncé l’extension de la démarche à de nouveaux territoires. Une 2ème loi d’expérimentation devrait ainsi permettre cette extension et en définir les conditions.
Créé en 2007 dans la foulée de la crise du Canal Saint-Martin, Emmaüs Défi s’est fixé comme ambition d’expérimenter, de construire et de promouvoir des dispositifs innovants de lutte contre la grande exclusion, en particulier dans une logique de post-urgence.
C’est dans ce contexte qu’Emmaüs Défi a créé le dispositif Convergence dont l’objectif est d’adapter et de renforcer l’accompagnement des personnes en situation de grande exclusion et de coordonner, autour de leurs besoins, les acteurs du logement, de la santé et de l’emploi afin de :
Une première phase expérimentale de Convergence (2012-2015), portée par Emmaüs Défi, a permis de mettre en oeuvre les modalités d’accompagnement renforcées des salariés accompagnés sur le chantier d’insertion et notamment :
Cette première phase a été lancée par les Ministères de l’Emploi, de la Santé et du Logement. Pilotée par la Direction générale de la Cohésion sociale, elle a bénéficié d’un cofinancement public-privé. En 2016, après une évaluation d’impact concluante, le comité de pilotage a décidé de lancer une nouvelle phase expérimentale de 3 ans, visant l’essaimage du dispositif sur d’autres chantiers d’insertion parisiens ciblant le même public. Cette action fait partie du Pacte Parisien de Lutte contre la Grande Exclusion. A ce jour, 4 chantiers mettent en œuvre Convergence : Prélude (Association Aurore), Rejoué, Atelier chantier d’insertion Bio-nettoyage du CASVP, Emmaüs Défi :
Une nouvelle évaluation d’impact et une étude approfondie des coûts publics évités ont été réalisées début 2018.
L’essaimage de Convergence retenu dans le cadre de la stratégie Pauvreté devrait consister, sur les années 2019- 2022 à :
Les territoires ne sont pas identifiés à ce stade, ils feront partie des territoires démonstrateurs de la stratégie pauvreté. Cette identification sera menée en lien étroit avec la Fédération des acteurs de la solidarité et Emmaüs France. Les territoires seront soumis à validation en comité de pilotage.
Dans chaque nouveau territoire, une ou plusieurs structures porteuses seront identifiées : il s’agira de structures d’insertion déjà implantées dans leur territoire, accompagnant un public en situation de grande précarité (exemple : parcours de rue), et souhaitant s’investir dans la mise en œuvre de l’accompagnement renforcé et prolongé proposé par Convergence. Une vigilance particulière sera apportée, dans l’identification des territoires et des structures porteuses, à la cohérence du public accompagné et au respect des principes fondateurs de Convergence (formalisation d’une charte). Ce travail sera également mené en lien étroit avec les acteurs publics territoriaux. Les moyens d’accompagnement renforcés mis en œuvre dans les structures porteuses, et les ressources mutualisées d’animation des partenariats feront l’objet de financements spécifiques (Etat et territoires).
La coordination nationale de l’essaimage sera assurée par une structure ad hoc « Convergence France » à laquelle participera la Fédération des acteurs de la solidarité et Emmaüs France. Ses missions consisteront principalement à :
83% des Très petites entreprises – Petites et moyennes entreprises ont des difficultés à recruter selon l’enquête « Attirer les talents dans les PME et ETI » de la BPI France sortie en 2018.
Dans le même temps, les quelques 3800 Structures d’Insertion par l’Activité Economique recrutent, encadrent, forment et accompagnent 140 000 personnes chaque mois à un retour à l’emploi durable.
Comment expliquer que la rencontre entre ces entreprises, qui cherchent à recruter, et des personnes en situation d’exclusion ne se réalise pas ? Sur le marché du travail, des intermédiaires – à commencer par Pôle Emploi – agissent pour faciliter la rencontre entre les demandeurs d’emploi et les entreprises. Ils collectent les demandes et les offres de chacun d’eux (CV, offres d’emploi) et organisent la mise en relation, en donnant à chaque partie l’accès à une base de données ou en sélectionnant des profils d’entreprise ou de candidat à proposer à l’autre partie. Ils agissent ainsi à partir d’une offre d’emploi et d’une demande d’emploi déjà constituées, émanant d’une entreprise voulant recruter et d’une personne recherchant un emploi.
Or, tous les demandeurs d’emploi ne savent pas forcément rédiger un CV et construire une stratégie de recherche d’emploi tenant compte de leur profil parfois peu attractif pour l’employeur : faible expérience, faible qualification, période longue de chômage. De l’autre côté, tous les employeurs ne savent pas forcément rédiger une offre d’emploi et conduire un processus de recrutement correspondant réellement à leurs attentes. Beaucoup d’entre eux, Très petites entreprises–Petites et moyennes entreprises en particulier, se rassurent en demandant des qualifications et des expériences importantes, faute de savoir identifier les compétences précises dont ils ont besoin et dans l’espoir de trouver une perle rare, immédiatement autonome. Résultat ? Pour une partie des demandeurs d’emploi et des employeurs, le marché n’est pas efficace : même si elles pourraient correspondre au poste, les personnes ne sont pas recrutées, voire même pas reçues en entretien, et les employeurs recrutent mal, notamment des personnes trop qualifiées et donc peu motivées pour s’inscrire dans la durée. Mises devant ces difficultés, les deux parties peuvent même se décourager et arrêter leurs démarches. De nombreux acteurs, chercheurs comme praticiens (consultants, formateurs, managers, etc.) ont alors compris qu’il était nécessaire de dépasser cette seule fonction d’intermédiation entre entreprises et demandeurs d’emploi et ont développé la médiation active.
La médiation active consiste ainsi à agir directement sur les pratiques de recherche d’emploi et de recrutement, en accompagnant les acteurs à les faire évoluer. Objectif : favoriser autant que possible la rencontre directe de l’entreprise et du candidat, autour des compétences des personnes, des compétences nécessaires au poste de travail et de l’organisation collective dans laquelle se trouve ce poste, plutôt qu’autour d’un CV, d’une lettre de motivation et d’une offre d’emploi qui peuvent être tout autant déconnectés des capacités des personnes et des besoins de l’employeur. Le médiateur aide ainsi les demandeurs d’emploi à valoriser leurs compétences, les employeurs à identifier leurs besoins, et les deux parties à se rencontrer, via des périodes d’immersion, des stages, des contrats courts, pour voir si elles peuvent travailler ensemble.
En 2016, la Fédération se lance dans une expérimentation : permettre aux SIAE de déployer la médiation active et de construire une offre de service sur les aspects RH à destination des Très petites entreprises–Petites et moyennes entreprises des territoires.
Ce projet est soutenu financièrement et politiquement par la DGEFP, la Direction générale de la Cohésion sociale, le Fonds social européen et la Fondation de France. L’expérimentation d’accompagnement de 16 SIAE des régions Provence Alpes Côte d’Azur, Occitanie, Centre Val de Loire peut ainsi démarrer.
Ces SIAE bénéficient :
A l’issue de 18 mois d’expérimentaiton, des grands principes d’action émergent et des actions en découlent :
SEVE Emploi fait partie des expérimentations citées dans le rapport Borello « Donnons- nous les moyens de l’Inclusion » comme levier de développement du secteur de l’Insertion par l’Activité Économique. Le projet, soutenu de manière complémentaire par AG2R La Mondiale permet en 2018 de déployer des outils à destination de l’ensemble des SIAE du territoire national et notamment la plateforme de formation collaborative SEVE Emploi, actuellement ouverte.
L’ambition de SEVE Emploi est de permettre à un maximum de SIAE qui le souhaitent, de se former à SEVE Emploi et de pouvoir ainsi, proposer aux entreprises et notamment aux Très petites entreprises–Petites et moyennes entreprises un appui sur la thématique du recrutement ou de la formation professionnelle.
19 décembre 2024
19 décembre 2024
19 décembre 2024
Dans un courrier adressé à la ministre du Logement, Valérie Létard, la @FedeSolidarite et la @CroixRouge alertent sur la « situation extrêmement dégradée que connaissent aujourd’hui » de nombreux SIAO.
🔴 Personnes à la rue : mission de plus en plus impossible pour les associations qui portent le 115 : le courrier de la FAS et de la Croix-Rouge à la ministre du logement.
Retrouvez le communiqué de presse et le courrier ici :
CP | Personnes à la rue : Mission de plus en plus impossible pour les associations qui portent le...
Communiqué de presse 23 octobre 2024 Personnes à la rue : Mission de plus en plus impossible pour les associati...
www.federationsolidarite.org
Logements d'urgence : la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce "des critères de tri illégaux" imposés par des préfets au 115
🔴 Alerte sur le 115 ➡️ "On nous demande de hiérarchiser la misère", dit Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité.
Soutien à @AndyKerbrat dans son parcours de soin qui devrait pouvoir être celui de tant de jeunes (et moins jeunes) françaises et français confrontés aux fragilités de la vie et aux addictions.
"Aujourd'hui ce n'est pas possible de se dire qu'un ressortissant étranger peut circuler librement dans l'espace Schengen", assume @Al_Nikolic.
"Vous nous dites qu'un étranger est un problème, vous croyez que ça trompe qui ?" lui répond Pascal Brice.
#Immigration #CVR
Ce matin, au ministère, à la veille de la période hivernale, j’ai réuni les représentants des associations de l’hébergement et du logement d’abord.
La solidarité fait la force de notre Nation.
Accueil des migrants dans un pays tiers : "Ce type de dispositif est contraire à la Constitution française", rappelle Pascal Brice, président @FedeSolidarite, en s'appuyant sur le Conseil d'État. Il réclame "plus de sang froid" des politiques.
#Immigration #Migrants #CVR
La Fédération des acteurs de la solidarité pointe les dysfonctionnements de la plateforme Anef, qui freinent notamment l'accès au travail des étrangers
@FedeSolidarite