04 novembre 2024
20 octobre 2020
La loi engage les pouvoirs publics et implique les associations à accueillir les personnes sans abri ou en situation de précarité sociale dans des conditions de vie garantissant leur dignité et leur sécurité, ainsi qu’à assurer l’accompagnement social global et un ensemble de prestations essentielles (alimentation, hygiène, …). Nous constatons que l’ouverture de places se réduisant de plus en plus à de la «simple» mise à l’abri se généralise en Ile-de-France.
La crise sanitaire que nous connaissons a pourtant mis en lumière les limites du développement de places de mise à l’abri, offrant un accueil précaire et temporaire aux personnes. Aussi ces places précaires ne leur permettent pas de sortir durablement de la rue.
Finalement elles sont bien plus coûteuses car totalement inefficaces, en dehors de s’enfermer dans l’illusion que l’on sort des personnes de la rue.
La multiplication de dispositifs de mise à l’abri temporaire ne permettant pas de garantir un accueil digne et une sortie durable de la rue pour les personnes.
Depuis 2015, l’Ile-de-France connaît une crise de l’accueil des nouveaux arrivants sur le territoire et un nombre toujours plus élevé de personnes sont contraintes à vivre dans des campements insalubres. Face à cette situation, l’Etat a ouvert de nombreuses places HUDA, CPH mais, en même temps, il a multiplié les opérations de mise à l’abri au sein de dispositifs temporaires.
En 2018, la Fédération des acteurs de la solidarité IdF a travaillé en lien avec la Préfecture de Région à l’élaboration d’un cahier des charges définissant les modalités et principes de fonctionnement de ces structures temporaires. Nous constatons malheureusement très fréquemment des situations où les principes inscrits dans ce cahier des charges ne sont pas respectés. Ainsi, de nombreuses personnes mises à l’abri durant l’été 2020 n’ont pas bénéficié au sein des structures de repas réguliers et d’un accès satisfaisant à l’hygiène et aux soins.
Alors que le cahier des charges préconise la continuité de l’hébergement dans la suite des opérations de mise à l’abri quelle que soit la situation de la personne, nous observons en cette rentrée 2020 de nombreuses sorties d’hébergement directement à la rue.
La multiplication des ouvertures de places sans objectifs qualitatifs
La tension sur l’hébergement d’urgence en Ile-de-France, les difficultés de mobilisation du foncier et l’absence de visibilité sur les pérennisations potentielles de place mènent à l’ouverture de places dans des lieux inadaptés pour l’hébergement, au détriment de la qualité des conditions d’accueil des personnes.
Nous constatons également l’augmentation des dépenses dédiée à la sécurisation des locaux ou à la réhabilitation de bâtiments inadaptés au détriment de la part allouée à l’accompagnement, qui est minoritaire, parfois même inexistante. La faible durée des amortissements des investissements et des travaux pour l’installation de ces places engendre des charges qui entrainent la dégradation de la qualité de l’accompagnement social dans l’hébergement d’urgence. Loin de générer des économies, cette politique conduit au contraire à ouvrir des places dans l’urgence à des coûts parfois prohibitifs. Cela se traduit par des dispositifs inadaptés tant concernant la qualité de l’hébergement que celle de l’accompagnement et se révèle donc peu efficace pour l’insertion des publics.
Dans ce contexte, nous prenons acte de l’annonce gouvernementale de l’augmentation du forfait pension de famille de 16 à 18€ par jour.
Face à ces constats, la Fédération des acteurs de la solidarité demande à l’Etat et aux collectivités territoriales de s’engager sur les principes et propositions suivantes :
Réunie en Assemblée Générale, les associations et organismes adhérents de la Fédération s’engagent à veiller :
L’essentiel : La Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France s’engage pour garantir aux personnes hébergées des conditions d’hébergement dignes permettant de respecter leurs droits à un accompagnement social adapté à leurs besoins, à l’alimentation, à l’accès à l’hygiène et aux soins. Pour ce faire, la Fédération des acteurs de la solidarité Ile-de-France demande à l’Etat et aux collectivités locales de s’engager pour le développement de projets d’hébergement dignes, respectueux des droits des personnes et leur permettant de sortir durablement de la rue. Cet engagement doit notamment passer par un financement suffisant des structures d’hébergement et le développement d’une politique de logement d’abord, à destination de toutes les personnes qui peuvent y accéder. |