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3 octobre 2023

Parole de Kamala Tacoun, déléguée régionale de la FAS Océan indien

Zenfan la Rényon, j’ai passé 13 ans dans l’Hexagone et à l’international pour mes études et mon début de carrière. Dans ces nouvelles fonctions de Déléguée Régionale de la FAS Océan Indien, j’aurai à cœur de défendre les intérêts de nos concitoyen.nes les plus vulnérables, en travaillant de façon constructive avec l’ensemble des acteurs de terrain pour faire émerger et faire vivre des dispositifs adaptés à nos réalités. J’inscris mon action sur la base des valeurs que nous partageons de solidarité, d’engagement, de co-construction, de participation et d’innovation.

Ces valeurs justement, ont grandement besoin d’être soutenues et consolidées par les politiques publiques pour répondre à l’enracinement de la pauvreté, qui fragilise des millions de personnes, de professionnel.les, de bénévoles et d’associations. Même si le Pacte des solidarités présenté en septembre par la Première ministre comporte des mesures utiles (arrêt de la baisse des places d’hébergement d’urgence en 2023 et 2024, dégel budgétaire des crédits pour 2023), les réponses du gouvernement ne sont pas à la hauteur des besoins structurels. C’est pourquoi la FAS lance une campagne de mobilisation national sur le thème de « la braderie du social » avec en point d’orgue la journée du 12 octobre qui réunira l’ensemble des personnes concernées, les acteurs associatifs et les citoyen.nes sur tous les territoires.

Cette actualité nationale se conjugue à une actualité locale dramatique : c’est la crise de l’eau à Mayotte. En effet le 101ème département français fait face à de graves difficultés d’approvisionnement en eau potable, qui prive d’eau ses habitants 2 jours sur 3. Vétusté du réseau, sous-investissement chronique, suspicion de non-potabilité de l’eau distribuée, prix de l’eau en bouteille et dérèglement climatique révèlent la complexité d’une sortie de crise durable. Cette crise, qui a des répercussions très concrètes sur l’éducation et la santé, va générer encore plus d’instabilité et de précarité. Des établissements scolaires ferment faute de pouvoir garantir un accès à l’eau. Les maladies hydriques se répandent, ajoutant à la charge déjà conséquente des (trop peu nombreux) professionnel.les de santé. Une nouvelle limite planétaire a été franchie cette année, celle du cycle de l’eau douce, et la situation à Mayotte rappelle que les petits territoires insulaires sont les premiers perturbés par l’inaction climatique. Imagine-t-on un autre département français avoir soif ? Laisserait-on sans eau les enfants et les adultes de la Corrèze, du Jura, du Finistère ?

Un avenir moins inégalitaire est possible, à condition que tous les acteurs et décisionnaires de terrain travaillent ensemble à des solutions durables.

Kamala Tacoun, déléguée régionale de la FAS Océan indien

Kamala Tacoun, déléguée régionale de la FAS Océan indien