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26 octobre 2020

Période hivernale 2020-2021 : analyse de l’instruction gouvernementale

Cette année, l’instruction du gouvernement relative à la campagne hivernale 2020-2021 a été publiée le 17 octobre et prévoyait d’anticiper l’ouverture des places dès le lendemain, soit dimanche 18 octobre. Une décision que les associations ont salué, bien qu’aucune précision n’ait été donnée quant au nombre de places ouvertes, et que la date de la trêve des expulsions locatives soit restée au 31 octobre.


Ce manque d’anticipation complique le travail des associations qui doivent gérer dans l’urgence tout ce qu’implique l’avancement de la période hivernale en matière de foncier, recrutement d’intervenant.e.s sociaux.ales, mise en œuvre, etc. Une meilleure anticipation rendrait pourtant le pilotage de l’État plus facile, et les associations et les personnes sans-abri pourraient compter sur des dispositifs hivernaux adaptés aux besoins.

Introduction

Dans son introduction, l’instruction reprend des éléments chiffrés, indiquant qu’au 13 octobre, 28 000 places d’hébergement d’urgence sont restées ouvertes sur les 30 000 ouvertes depuis le début de la période hivernale précédente, puis pendant la crise sanitaire. L’instruction donne confirmation que les 28 000 places resteront ouvertes jusqu’au 31 mars prochain, laissant supposer des remises à la rue à cette date. Au regard des impacts manifestes de la crise sanitaire sur les personnes sans-abri et du peu de visibilité quant à son évolution, la Fédération s’oppose à cette possibilité de fermeture de places à cette date.

Identification des places exceptionnelles

Cette étape cruciale de mise en œuvre du plan hiver aurait dû être anticipée mais sur le terrain, de nombreuses DDCS n’ont pas organisé de réunions permettant notamment cette identification des places, et une bonne coodination entre l’Etat et ses services déconcentrés.

L’instruction demande de privilégier d’autres sites que les gymnases ou les lieux collectifs au regard de la crise sanitaire sans toutefois évoquer les alternatives à ces lieux souvent utilisés lors de la période hivernale.

Aucune indication ne figure sur le seuil minimum de qualité des places, l’accompagnement social, le financement des places ou leur nombre. La Fédération s’inquiète également de l’absence de précision sur l’adaptation des places pour les femmes sans abri et des conditions de mixité des lieux qui ouvriront.

L’évaluation des publics

La Fédération ne peut qu’encourager la notion “évaluation sociale, médicale et psychique systématique pour chaque personne mise à l’abri” mentionnée dans l’instruction. Cependant, dans les appels à projets des années précédentes, rien n’apparaissait sur la qualification nécessaire des professionnel.les qui seront engagé.es. Par conséquent, nous pouvons craindre que l’accompagnement ne soit pas ou peu financé sur ces places, limitant de fait ces possibilités d’évaluation.

Le maintien dans le logement ou l’hébergement

La fédération demande des objectifs chiffrés et territorialisés de relogement des personnes en sortie des structures hivernales, ou rencontrées par les équipes de la veille sociale, qui permettent d’anticiper dès à présent la sortie de l’hiver.

Enfin, seul le contingent préfectoral de logements sociaux est mentionné, interrogeant sur le rôle des autres contingents et de leurs obligations légales.