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16 octobre 2024

PLF 2025 : Dans un moment d’inquiétude, la FAS échange avec les ministres des Solidarités et du Logement

Cette semaine, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a rencontré deux membres du gouvernement : Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité hommes-femmes, et Valérie Létard, ministre du Logement et de la Rénovation urbaine. Ces rencontres ont mis en lumière la profonde inquiétude de la FAS face à la détérioration de la situation des personnes, des professionnels et des associations, dans un contexte de restrictions budgétaires et de discours stigmatisants. Elles ont également permis de dresser un panorama des enjeux financiers et des projets prévus dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, tout en esquissant des pistes de réflexion communes pour répondre aux défis actuels dans les secteurs du social et de l’hébergement.

Solidarités : des marges de manœuvres limitées

L’un des points centraux abordés avec le ministre des Solidarités fut l’augmentation du budget alloué au pacte des solidarités, qui passe de 190 à 253 millions d’euros. Cette hausse soutiendra notamment le développement de dispositifs comme SEVE Emploi et d’autres expérimentations dans le champ social. Une enveloppe supplémentaire de 4 millions d’euros sera consacrée au travail social.

Malgré ces avancées, les marges de manœuvre apparaissent limitées en termes budgétaires. Rien n’est aujourd’hui prévu pour compenser le versement de la prime SEGUR qui met en danger la survie des structures et qui appelle une réponse du gouvernement.

Parmi les priorités du ministre :  la jeunesse, avec un accent sur la protection de l’enfance et l’insertion des jeunes, et l’attractivité des métiers du social.

Il a été convenu avec ce dernier de travailler à lever tous les verrous bureaucratiques qui pèsent sur les personnes, les travailleurs sociaux et les associations.

La FAS a également insisté sur la nécessité de faire aboutir l’expérimentation du RSA et la reforme des minima sociaux dans l’intérêt des personnes et de l’accès aux droits.

Logement : défis majeurs sur l’hébergement d’urgence

Avec Valérie Létard, ministre du Logement, ont été détaillés les évolutions budgétaires prévus pour 2025, avec une légère hausse de 5 millions d’euros sur le budget opérationnel de programme (BOP) 177 (« Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables »), qui ne compense pas la baisse significative de 177 millions pour l’hébergement d’urgence (HU) par rapport à l’exécution budgétaire de 2023. Cette réduction va compromettre le maintien des 203 000 places d’hébergement, malgré les annonces du gouvernement, et met en lumière l’écart entre les besoins des personnes, la compensation du SEGUR et les moyens alloués.

Quelques augmentations notables ont été annoncées pour certains dispositifs : +6,8 millions pour la veille sociale, +13,5 millions pour les CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale), et +37,1 millions pour les pensions de famille. Cependant, la question de l’intégration du financement de la prime SEGUR dans ce budget reste en suspens, alors que FAS et Nexem ont estimé le besoin à 73 millions d’euros, mettant en péril les associations.

La ministre a également montré sa volonté de travailler étroitement avec la FAS et les acteurs du secteur sur des mesures pragmatiques pour améliorer la situation du logement social. La FAS a rappelé l’urgence de cette question et sa ferme opposition à toute atteinte a la loi SRU.

La FAS a rappelé son attente et sa disponibilité à relancer les travaux en vue d’une programmation dans la durée des actions et des moyens à la rue, en hébergement et pour le logement.

Avec les deux ministres la FAS a souligné les dégâts potentiels des propos et orientations du ministre de l’intérieur tant du point de vue des solutions à apporter aux étrangers en situation de précarité que du climat pesant sur l’action des associations.

Des pistes de réflexion malgré les contraintes budgétaires

Les échanges avec les deux ministres ont permis de faire le point sur les grands enjeux sociaux et de logement et de rappeler les propositions d’amendements portés par la FAS, tout en intégrant les contraintes budgétaires actuelles. Sur la jeunesse, l’insertion professionnelle et le logement, des pistes de réflexion ont été évoquées pour tenter de répondre aux défis sociaux actuels. La FAS continuera à aborder ces questions lors de la prochaine rencontre prévue lundi avec Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi.