19 novembre 2024
18 juillet 2024
Depuis le 21 juin dernier, Eléonore Le Meur siège au CA de la FAS, au sein du collège des travailleuses sociales pour apporter son expérience d’intervenante sociale et se nourrir des échanges. En 20 ans de carrière au sein de la Fondation Massé Trévidy, elle a pu constater la dégradation des conditions de travail et la stigmatisation grandissante des personnes touchées par la précarité. Elle nous dit pourquoi elle a rejoint la FAS.
Après des études de sociologie et d’ethnologie (à Brest), j’ai eu l’opportunité de faire un remplacement au Foyer du Jarlot (Centre d’hébergement et de Réinsertion Sociale, et Centre d’hébergement d’urgence, à cette époque-là) de la Fondation Massé Trévidy à Morlaix en 2001 et ça m’a tellement plu que j’y suis restée sept années. J’ai également fait des remplacements dans une maison d’éducation à caractère sociale, auprès d’enfants. J’ai été embauchée en 2008 au sein du Foyer du Jarlot comme intervenante sociale et j’ai pu travailler pour différentes structures comme la pension de famille créée en 2008, le centre d’hébergement et de réinsertion sociale, et le centre d’hébergement d’urgence. En 2018 j’ai obtenu mon diplôme d’éducatrice spécialisée et en 2022 je suis devenue référente pour le dispositif d’Accompagnement Global Individualisé Renforcé (AGIR) sur trois communautés de communes du Centre Finistère. J’ai été, quelques années, représentante du personnel au Foyer du Jarlot et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du Pôle Insertion de la Fondation Massé Trévidy.
Selon moi, il est essentiel de prendre part aux décisions de façon collective et c’est pour cette raison, entre autres, que j’ai candidaté pour intégrer le Conseil d’administration de la FAS. Je connais depuis longtemps les actions et programmes de la FAS et j’aurais à cœur de faire remonter ce qui se passe sur le terrain. Mes 20 années d’expérience m’ont donné une vision globale du travail social, de la construction des politiques publiques à leur mise en application. Je constate chaque jour que nos conditions de travail se dégradent, que les personnes en situation d’exclusion sont stigmatisées et désignées comme bouc émissaires. Pourtant au fil des rencontres, tout au long de ma carrière, j’ai pu constater combien elles sont valeureuses dans leur lutte pour une vie meilleure.
Le chemin vers l’insertion sociale est rendu de plus en plus difficile. La numérisation forcée, la difficulté d’accès aux services publics et leur fermeture dans de nombreux territoires ruraux, le manque de moyens dédiés pour permettre la mobilité, pour avoir un logement, un emploi, obtenir des minimas sociaux et l’aide sociale, la situation catastrophique de la psychiatrie et la difficulté pour accéder à un soutien psychologique, c’est un véritable parcours du combattant.
Plus que jamais, nous avons besoin de contre-pouvoirs et notre action auprès des personnes en situation d’exclusion est essentielle. J’ai expérimenté certains programmes de la FAS, comme Cultur’Actions, qui permettent aux plus démuni.es de retrouver du plaisir et d’avoir à nouveau le sentiment de compter. Nous, salarié.es, personnes accompagnées, bénévoles, intervenant.es sociaux.ales, responsables politiques, avons beaucoup de belles idées à promouvoir et de nouveaux leviers d’action à inventer pour permettre à tout.es de vivre dans la dignité. Œuvrons pour l’humanité et un humanisme éclairé.
Propos recueillis par Audrey Coral
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