19 décembre 2024
30 décembre 2013
Le droit d’asile, que notre République a été la première à reconnaître dès 1793, n’est pas un droit comme les autres, de par son essence même: accorder la protection de la France à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté et assurer l’insertion des bénéficiaires du statut de réfugié. Il doit en cela se distinguer clairement d’une politique de gestion des flux migratoires, qui repose sur d’autres critères.
Aujourd’hui, ce droit fondamental est menacé par une procédure inadaptée et trop longue (deux ans), qui maintient une majorité de demandeurs dans une situation d’errance et de pauvreté. Seulement 30 % des demandeurs d’asile ont accès à un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) proposant un accompagnement social et administratif de qualité tout au long de la procédure. Nombreuses sont les familles logées à l’hôtel, sans accompagnement et à un coût prohibitif pour l’État au regard des prestations proposées. Les « moins chanceux » sont renvoyés vers le « 115 », dispositif d’hébergement d’urgence structurellement saturé, et viennent donc alimenter le flux toujours plus important des sans-abri, pour échouer dans des squats ou des campements insalubres. Certes, la France connaît un pic de demandeurs (61 000 en 2012) mais qui n’a rien d’exceptionnel ni d’insurmontable: ce niveau était déjà atteint en 1989 et 2004.
Le ministre de l’intérieur s’est engagé à une réforme globale (intégrant de nouvelles directives européennes) en lançant une concertation nationale, animée par des parlementaires, à laquelle la Fnars et un grand nombre d’associations ont participé de manière active.
Les associations demandent que cette réforme assure une égalité de traitement sur tous les territoires, à travers une procédure qui favorise un examen approfondi et équitable de leur demande de protection. Cela suppose que l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), dont l’autonomie doit être renforcée, soit la porte d’entrée de l’asile en France en déterminant la procédure applicable et l’admission au séjour des demandeurs pour sortir de l’arbitraire des préfectures. En renforçant les moyens de l’Ofpra et en développant des plates-formes départementales et régionales, chargées du premier accueil, de l’orientation et de l’accès à l’information, il serait possible de raccourcir la procédure d’examen de la demande tout en assurant les droits au recours.
Pour assurer un hébergement et un accompagnement des demandeurs dans la dignité, le gouvernement doit engager une loi de programmation pluriannuelle pour créer des places en Cada, notamment en appartements éclatés, répartis de manière équilibrée sur l’ensemble du territoire national. Face aux contraintes budgétaires, ces créations devront être compensées, au moins partiellement, par la fermeture progressive des chambres d’hôtels dédiées aux demandeurs d’asile, qui sont devenues au fil du temps le mode d’hébergement le plus répandu pour les familles dans les grandes métropoles.
L’accès à des conditions de vie décentes passe également par une réforme de l’allocation temporaire d’attente (11 € par jour et par adulte), qui devrait prendre en compte le nombre d’enfants et être ouverte aux demandeurs d’asile hébergés chez un tiers. Certaines personnes, qui n’obtiendront pas l’asile, ont vocation à retourner dans leur pays d’origine. D’autres seront régularisées pour raison familiale ou de santé. La France doit traiter dignement ces personnes dès lors qu’elles demeurent sur le sol national. Elle doit en particulier leur garantir un accès au « 115 » et à l’hébergement lorsque ces personnes en situation de détresse sociale n’ont pas d’autres alternatives à la rue.
Si l’État doit prendre ses responsabilités dans la lutte en amont contre les filières d’immigration clandestine, la Fnarsne cautionnera pas la création de centres dédiés aux personnes déboutées, antichambre des centres de rétention où elles sont en attente d’un éloignement forcé. Ces établissements ne répondent pas du tout aux missions d’accompagnement social et d’aide humanitaire réalisées par les associations qui refuseront de les gérer.
Enfin, la prise en charge des demandeurs d’asile nécessite un pilotage interministériel et une cohérence de l’action gouvernementale indispensables pour l’accès aux droits sociaux, aux soins, au logement et à l’intégration.
(1) Office français de protection des réfugiés et apatrides.
Tribune de Louis Gallois et Florent Guéguen, président et directeur général de la FNARS,
parue le 24 décembre 2013 dans le journal La Croix.
19 décembre 2024
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19 décembre 2024
Dans un courrier adressé à la ministre du Logement, Valérie Létard, la @FedeSolidarite et la @CroixRouge alertent sur la « situation extrêmement dégradée que connaissent aujourd’hui » de nombreux SIAO.
🔴 Personnes à la rue : mission de plus en plus impossible pour les associations qui portent le 115 : le courrier de la FAS et de la Croix-Rouge à la ministre du logement.
Retrouvez le communiqué de presse et le courrier ici :
CP | Personnes à la rue : Mission de plus en plus impossible pour les associations qui portent le...
Communiqué de presse 23 octobre 2024 Personnes à la rue : Mission de plus en plus impossible pour les associati...
www.federationsolidarite.org
Logements d'urgence : la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce "des critères de tri illégaux" imposés par des préfets au 115
🔴 Alerte sur le 115 ➡️ "On nous demande de hiérarchiser la misère", dit Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité.
Soutien à @AndyKerbrat dans son parcours de soin qui devrait pouvoir être celui de tant de jeunes (et moins jeunes) françaises et français confrontés aux fragilités de la vie et aux addictions.
"Aujourd'hui ce n'est pas possible de se dire qu'un ressortissant étranger peut circuler librement dans l'espace Schengen", assume @Al_Nikolic.
"Vous nous dites qu'un étranger est un problème, vous croyez que ça trompe qui ?" lui répond Pascal Brice.
#Immigration #CVR
Ce matin, au ministère, à la veille de la période hivernale, j’ai réuni les représentants des associations de l’hébergement et du logement d’abord.
La solidarité fait la force de notre Nation.
Accueil des migrants dans un pays tiers : "Ce type de dispositif est contraire à la Constitution française", rappelle Pascal Brice, président @FedeSolidarite, en s'appuyant sur le Conseil d'État. Il réclame "plus de sang froid" des politiques.
#Immigration #Migrants #CVR
La Fédération des acteurs de la solidarité pointe les dysfonctionnements de la plateforme Anef, qui freinent notamment l'accès au travail des étrangers
@FedeSolidarite