06 février 2025
18 février 2020
Depuis le 5 novembre 2019, la carte de retrait de l’Allocation pour demandeurs d’asile (ADA) est devenue une carte de paiement ne permettant plus d’effectuer des retraits d’argent. Malgré l’opposition unanime des associations de terrain contre cette réforme et un avis très défavorable de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), le gouvernement continue de mettre en application cette mesure qui complique la vie de milliers de personnes venues demander l’asile en France.
Témoignage d’un demandeur d’asile qui a connu l’avant et l’après réforme.
Il y a eu de gros changement depuis la réforme de la carte ADA. Avant, elle pouvait me servir à retirer de l’argent pour payer le loyer de mon logement, et pour payer toutes les autres choses. Maintenant, je ne peux plus retirer de l’argent au distributeur, donc je ne peux plus payer le loyer. Alors on s’arrange avec des amis qui nous avancent de l’argent et qu’on leur rend dès qu’on en gagne un peu. La vérité c’est qu’on vit très mal parce qu’on n’a rien ici. C’est la galère pour moi et mes amis.
Avoir de l’argent liquide, ça nous fait du bien. On peut faire des choses. On se sent plus libre.
Maintenant c’est très compliqué. Il y a des magasins qui ne prennent pas la carte, d’autres qui ne prennent pas la carte en dessous en 10, 15 ou 20 euros… alors quand on a juste besoin d’un paquet de pâtes ou une petite chose, on est obligés d’acheter d’autres choses dont on a pas besoin pour pouvoir faire une carte. Et quand on veut juste boire un café à 1 euro, on ne peut pas.
On n’a pas trouvé de solution. Mais on se débrouille, on est parfois obligés de travailler au noir pour trouver de l’argent, rembourser les amis…
Je dirais qu’ils n’ont qu’à nous aider à trouver des solutions plutôt que rendre nos vies encore plus difficiles.
06 février 2025
05 février 2025
04 février 2025