19 décembre 2024
1 février 2017
Suite à la réforme de l’asile de 2015, l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) fusionne l’allocation temporaire d’attente (ATA) et l’allocation mensuelle de subsistance (AMS).
Un décret du 21 octobre 2015 avait fixé les montants que les demandeurs d’asile devaient percevoir au titre des conditions matérielles d’accueil. Dans un recours collectif avec d’autres associations, la Fédération des acteurs de la solidarité avait attaqué ce décret, notamment sur l’insuffisance des montants que le ministère avait fixé pour garantir un niveau de vie digne aux demandeurs d’asile.
Le conseil d’Etat a donné raison aux associations et annule le décret obligeant le ministère à refixer un nouveau barème pour garantir aux demandeurs d’asile à la rue de d’accéder au marché privé de la location.
L’allocation pour demandeur d’asile est versée depuis novembre 2015 à l’ensemble des demandeurs d’asile qui ont accepté les conditions matérielles d’accueil proposées par l’OFII. Le montant versé varie en fonction de la composition familiale et de l’hébergement ou non dans un lieu spécifiquement dédié aux demandeurs d’asile.
L’ADA se compose donc d’un montant fixe (dépendant de la composition familiale : 6.80€ par jour pour une personne seule par exemple) et d’un montant additionnel versé si, après l’acceptation des conditions matérielles d’accueil, l’OFIIn’est pas en mesure d’orienter le demandeur d’asile dans un lieu d’hébergement (4.20€ par jour).
C’est ce montant additionnel que le Conseil d’Etat annule dans la mesure où ce montant n’est pas suffisant car il devrait permettre aux demandeurs d’asile de louer un hébergement par ses propres moyens sur le marché privé de la location, impossible avec le montant fixé par le décret.
Le Conseil d’Etat enjoint donc au Premier ministre de fixer dans un délai de deux mois, ce nouveau montant additionnel qui permettra aux demandeurs d’asile de se loger sur le parc privé. Le Conseil d’Etat annonce que ce nouveau barème ne sera pas rétroactif et ne concernera que les nouveaux versements à partir de la publication de ce nouvel arrêté.
Seule cette disposition est donc annulée dans le décret, solution somme toute logique car il s’agissait pour le Conseil d’Etat de suivre une jurisprudence de la cour de justice de l’union européenne qui avait déjà condamné la Belgique à la réévaluation du montant de l’allocation pour permettre aux demandeurs d’asile non hébergé d’accéder au marché privé de la location en cas de carence de l’Etat dans son obligation d’hébergement. (Arrêt SACIRI du 27 février 2014 : voir notre article du 7 mars 2014).
Suite au transfert dans la loi de finances de la gestion budgétaire des centres d’accueil et d’orientation (CAO) du BOP 177 (ministère du logement) au BOP 303 (ministère de l’Asile), les CAO deviennent juridiquement des « lieux d’hébergement pour demandeurs d’asile ». L’ADA n’est donc plus majorée dans ces lieux à compter de ce transfert budgétaire.
Le recours collectif dirigé contre le décret du 21 octobre 2015 était non seulement orienté vers l’annulation de ce montant additionnel mais également sur d’autres points qui ont pourtant tous été rejetés par le Conseil d’Etat.
La Fédération contestait également la possibilité de refus des conditions matérielles d’accueil (CMA) que le décret légitime dans certaines hypothèses, notamment le refus des CMA en cas de dépôt tardif d’une demande d’asile ou le refus en cas de réexamen.
Le Conseil d’Etat valide donc la possibilité pour l’OFII de suspendre les CMA en cas de d’absence du lieu d’hébergement sans justification pendant plus de 5 jours ; l’exclusion de l’ADA sur le territoire de Mayotte pose également problème pour garantir le droit d’asile ou très peu de places d’hébergement sont effectivement accessibles aux demandeurs d’asile.
Le Conseil d’Etat refuse également de moduler l’allocation en fonction des prestations effectivement fournies par le dispositif d’accueil. Les associations avaient en effet soulevé que les demandeurs d’asile n’étaient pas dans une situation comparable lorsqu’ils étaient hébergés dans un hôtel avec un accompagnement de la plate-forme de premier accueil et lorsqu’ils étaient hébergés et accompagnés par un CADA. Le Conseil d’Etat refuse par ailleurs le versement de l’allocation aux mineurs non accompagnés en demande de protection.
Le Conseil d’Etat valide également le versement de l’ADA à terme échu, après l’enregistrement de la demande d’asile auprès de l’OFPRA, et non dès l’acceptation des conditions matérielles d’accueil au Guichet unique, comme demandée par les associations.
Télécharger la décision du Conseil d’Etat n° 394819…
Lire le communiqué du Conseil d’Etat…
Télécharger le courrier de Didier Leschi à l’attention des gestionnaires de CAO…
19 décembre 2024
19 décembre 2024
19 décembre 2024
Dans un courrier adressé à la ministre du Logement, Valérie Létard, la @FedeSolidarite et la @CroixRouge alertent sur la « situation extrêmement dégradée que connaissent aujourd’hui » de nombreux SIAO.
🔴 Personnes à la rue : mission de plus en plus impossible pour les associations qui portent le 115 : le courrier de la FAS et de la Croix-Rouge à la ministre du logement.
Retrouvez le communiqué de presse et le courrier ici :
CP | Personnes à la rue : Mission de plus en plus impossible pour les associations qui portent le...
Communiqué de presse 23 octobre 2024 Personnes à la rue : Mission de plus en plus impossible pour les associati...
www.federationsolidarite.org
Logements d'urgence : la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce "des critères de tri illégaux" imposés par des préfets au 115
🔴 Alerte sur le 115 ➡️ "On nous demande de hiérarchiser la misère", dit Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité.
Soutien à @AndyKerbrat dans son parcours de soin qui devrait pouvoir être celui de tant de jeunes (et moins jeunes) françaises et français confrontés aux fragilités de la vie et aux addictions.
"Aujourd'hui ce n'est pas possible de se dire qu'un ressortissant étranger peut circuler librement dans l'espace Schengen", assume @Al_Nikolic.
"Vous nous dites qu'un étranger est un problème, vous croyez que ça trompe qui ?" lui répond Pascal Brice.
#Immigration #CVR
Ce matin, au ministère, à la veille de la période hivernale, j’ai réuni les représentants des associations de l’hébergement et du logement d’abord.
La solidarité fait la force de notre Nation.
Accueil des migrants dans un pays tiers : "Ce type de dispositif est contraire à la Constitution française", rappelle Pascal Brice, président @FedeSolidarite, en s'appuyant sur le Conseil d'État. Il réclame "plus de sang froid" des politiques.
#Immigration #Migrants #CVR
La Fédération des acteurs de la solidarité pointe les dysfonctionnements de la plateforme Anef, qui freinent notamment l'accès au travail des étrangers
@FedeSolidarite