Arrivée de Marie-Charlotte Pierre comme coordinatrice Respirations

© SYLVIE GROSBOIS

Quel est ton parcours avant d’intégrer Respirations ?
MC.P :
Tout au long de mon parcours professionnel, j’ai toujours essayé de coupler projet culturel et action sociale. J’ai débuté mon parcours professionnel au sein de diverses structures culturelles et artistiques parisiennes (un théâtre, une compagnie de danse, un festival de cirque) engagées auprès des publics les plus fragilisés. J’ai continué par un poste de coordinatrice pour développer l’action culturelle dans des lieux de vie étudiante au sein des universités, dans le but de rendre acteurs les étudiants dans la gestion et la programmation des lieux. J’ai par la suite intégré le Cnous comme chargée de mission culture et vie de campus, pour animer le réseau des Crous sur ces axes. Enfin, j’ai récemment occupé un poste de chargée de mission culture, loisirs et départ en vacances, aux Restos du cœur.

D’où vient ton engagement pour l’associatif et le social ?
MC.P : Je souhaite par mon activité professionnelle agir sur mon environnement de vie et rendre mes convictions concrètes au quotidien. Le fait de travailler dans une association qui s’engage envers des publics les plus fragilisés répond à ce souhait.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans l’idée de rejoindre le programme Respirations ?
MC.P : Je suis convaincue de l’intérêt de l’action culturelle comme outil d’émancipation et d’autonomie de toutes les personnes. Participer au développement du programme Respirations, c’est permettre aux personnes d’exercer leurs droits culturels comme tout à chacun et d’ancrer l’action culturelle comme outil d’accompagnement dans le champ social. C’est ce qui m’a motivé à rejoindre le programme.

[TRIBUNE] LA CULTURE EST NOTRE BIEN COMMUN ELLE DOIT ÊTRE ACCESSIBLE ET PARTAGÉE PAR TOUTES ET TOUS !

Au moment où nos concitoyens reprennent une vie normale et retrouvent les chemins des pratiques culturelles, notamment celui des salles de spectacles, des musées, des parcs de loisirs ou des enceintes sportives, le risque est grand que celles et ceux qui sont victimes d’exclusion ou qui vivent dans la précarité en soient privés une fois de plus. Comment se résigner à cette situation après ce que nous venons de vivre collectivement et alors qu’un nombre croissant de femmes, d’hommes et d’enfants sont relégués dans la pauvreté ou la précarité ?

Depuis de nombreuses années, des associations ont mis en place des dispositifs afin de privilégier une égalité d’accès aux pratiques culturelles, scientifiques, sportives et de loisirs associés à une politique d’accompagnement. Aujourd’hui, avec plus de 9 millions de personnes en situation de pauvreté dans notre pays, et alors même qu’il est établi que l’appartenance sociale et le niveau de vie sont des déterminants des pratiques culturelles, nous ne pouvons accepter de voir se fracturer davantage notre société.

Les artistes, les professionnels de la culture, les producteurs et organisations de spectacles vivants publiques et privées ont été très durement frappés par les conséquences de la pandémie et ces longs mois sans activité ni ressource. Et, malgré cela, pendant cette période, beaucoup d’entre eux ont continué à manifester leur solidarité envers les plus précaires en répondant partout en France aux initiatives des acteurs de la solidarité, de l’éducation populaire et d’associations comme les Petits Débrouillards ou Cultures du Cœur.

Aujourd’hui, les effets combinés de la mise en place de protocoles adaptés et le besoin vital pour les opérateurs culturels d’assurer leurs équilibres, nous font craindre que cette reprise des activités culturelles ne s’accompagne d’une nouvelle fracture aux dépens des plus précaires. En effet, la nécessité de partage de pratiques culturelles pour ces personnes vivant dans les quartiers prioritaires, dans les résidences sociales ou les sans domicile est particulièrement aiguë à l’issue de la période que nous venons de traverser. Il en va de notre responsabilité collective de tout faire pour que chacune et chacun d’entre eux participent et partagent la vie culturelle de notre pays.

Le travail et les évaluations que nous menons depuis des années démontrent que les pratiques culturelles dans leur acception la plus large, y compris les cultures scientifiques et techniques, sportives ou de loisirs constituent un enjeu déterminant de la capacité d’agir, de la participation citoyenne et de la réinsertion de ces personnes. Elles sont un élément déterminant de la reconstruction de notre lien social.  C’est également pour nous tous un enjeu vital de cohésion de notre société et de solidarité que nous devons tous garder à l’esprit surtout après la crise sanitaire.

Nous, acteurs de la solidarité, de l’éducation populaire, de la politique de la ville et de la Culture appelons à une prise de conscience citoyenne et institutionnelle.

Nous demandons la mise en œuvre de mesures d’urgence pour que cette reprise des activités culturelles puisse être partagée par les plus fragiles d’entre nous.

En parallèle, nous proposons de conduire dans les semaines qui viennent une grande consultation auprès de nos interlocuteurs : parlementaires, ministères, administrations centrales, associations, membres de la société civile pour que cette reprise des activités culturelles puisse être partagée par toutes et tous.

La Culture est notre bien commun, partagée par tous elle est un puissant levier qui renforce notre cohésion et qui nous permet de faire société.

 

Aidez-nous dans notre démarche citoyenne et solidaire, soutenez, signez et partagez cet appel !

 

Gilles Pillet, président de Cultures du Cœur – www.culturesducoeur.org

Pascal Brice, président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité – www.federationsolidarite.org

Francis Rol Tanguy, président Les Petits Débrouillards – www.lespetitsdebrouillards.org

 

Premiers signataires

Ariane MNOUCHKINE – Metteur en scène, Théâtre du Soleil

Bolewa SABOURIN – Danseur / Père au foyer / Co-fondateur de LOBA, LOBA

Charles BERLING – Acteur et directeur de théâtre

Dante DESARTHE – Cinéaste

Dominique ANÉ – Auteur Compositeur Interprète

Emmanuel WALLON – Professeur de sociologie politique, Université Paris Nanterre

Hector OBALK – Critique d’art, Grand-art.online

Jean JOUZEL – Paléoclimatologue, Prix Nobel de la paix

Lilian THURAM – Footballeur, Président de la Fondation Éducation contre le racisme

Michel WIEVIORKA – Sociologue

Philippe MOURRAT – Cadre culturel, Président de Citoyenneté jeunesse 93

Pierre SANTINI – Comédien

Sophia ARAM – Humoriste et comédienne