Programme TAPREOSI, la FAS lance une phase 2

Depuis plus de dix années, la FAS et la Fédération Addiction ont engagé un travail partenarial afin de proposer et déployer des projets communs constatant que les personnes qu’elles accompagnent présentent des problématiques qui traversent les acteurs et les personnes concernées des deux secteurs. Cette volonté de collaboration et de travail intersectoriel était l’un des socles du projet TAPREOSI -Tabac et précarité, évaluation opérationnelle d’une stratégie d’intervention – qui avait pour objectif une meilleure prise en charge du tabagisme au sein des structures du secteur social. Il a consisté à co-construire, avec les acteurs de terrain et les personnes concernées, une méthodologie d’intervention adaptée aux besoins et réalités des personnes en situation de précarité.

S’appuyant sur les retours très positifs d’une première évaluation menée par l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT), une phase 2 de TAPREOSI, financée par l’Institut National du Cancer (INCa) et évaluée par l’INSERM, sera lancée à la fin de l’année 2024.

Le tabagisme, première cause de décès évitable en France, touche particulièrement les personnes en situation de précarité. Pourtant, celles-ci ne bénéficient que très rarement d’un accompagnement vers la réduction et l’arrêt du tabac. Altération de la perception du temps et focalisation sur la survie, effets négatifs du tabac moins considérés que ses bénéfices, faible disposition à adopter des facteurs protecteurs, moindre accessibilité aux campagnes de promotion et de prévention de la santé, difficultés d’accès au soin… sont autant de facteurs qui limitent les tentatives d’arrêt ou qui peuvent les solder par un échec. A cela s’ajoute le fait que le tabac n’est souvent pas considéré comme une priorité d’accompagnement par les travailleurs et travailleuses sociaux.ales.

Le projet TAPREOSI-phase 1, financé par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) dans le cadre du Fonds de Lutte Contre les Addictions (FLCA), et porté par la FAS et la FA, s’est déployé entre les années 2018 et 2021.

Visant à réduire le tabagisme chez les personnes accueillies dans les dispositifs de l’Accueil-Hébergement-Insertion-Logement (AHI-L), la méthodologie d’intervention TAPREOSI se traduit par un kit d’intervention qui détaille, pas à pas, les étapes pour accompagner les personnes en situation de précarité vers un arrêt du tabac, en proposant des outils adapté aux professionnel.le.s des structures.

TAPREOSI propose ainsi de :

  • Introduire une réflexion sur le tabagisme au sein des établissements,
  • Mieux travailler avec les professionnel.le.s de santé,
  • Engager un dialogue et coconstruire l’accompagnement,
  • Apporter des réponses et valoriser les outils probants,
  • Accompagner le changement.

Cette méthode permet donc de réaborder un dialogue sur la consommation du tabac, les pratiques dans les structures d’AHI et des représentations des équipes de professionnel.le.s, comme des personnes accueillies. Elle apporte également une meilleure information sur les effets du tabagisme, un parcours d’accompagnement à la réduction/l’arrêt du tabac identifié et un meilleur maillage des acteurs d’un même territoire.

Les deux Fédérations souhaitent désormais accompagner la mise en œuvre de cette méthodologie au sein de nouvelles structures de l’AHI-L par la capitalisation de l’existant sur la question du tabac. Deux cohortes de 5 binômes de structures (AHI-Addiction) seront accompagnées à l’appropriation de cette méthode, durant 15 mois chacune.  L’accompagnement opéré par la FAS et la FA auprès des structures impliquées se traduira également par la mise en place de formations/sensibilisations, de stages croisés pour renforcer le travail de partenariat et la connaissance réciproque des deux secteurs, de temps de sensibilisations et informations à destination des personnes concernées.

Cela devra permettre la diminution voire l’arrêt du tabagisme des personnes en situation de précarité ainsi que des changements organisationnels et individuels en réinterrogeant la question du tabac dans nos institutions.

De même, et dans la continuité de ce projet, il est apparu nécessaire de réaliser une évaluation approfondie, sur le plan national, de l’évolution des pratiques pour entériner un modèle d’accompagnement.

Cette évaluation sera menée par l’équipe portée par Maria MELCHIOR, de l’INSERM.

TAPREOSI – phase 2 est financé par l’Institut National du Cancer et s’inscrit dans un partenariat plus global entre les FAS et l’INCa.

Un appel à candidature, à destination des adhérents de la FAS et de la FA, pour participer à la phase 2 de TAPREOSI sera lancée à la fin de l’année 2024.

MAAA’elles – Phase 2 : Ouverture de l’appel à mobilisation !

Le projet MAAA’elles, Mission d’Accompagnement et d’Accueil – Addiction pour elles, clôturé en 2023, a confirmé le besoin d’améliorer la prise en charge et en soin des femmes en situation de précarité et d’addiction, encore sous-représentées au sein des accueils de jour, en s’appuyant sur leurs besoins spécifiques. Il a également souligné le rôle central des accueils de jour tout en mettant en lumière la nécessité d’impliquer davantage les maraudes professionnelles pour une meilleure considération et accompagnement de ce public.

Fortes des enseignements tirés de ce projet, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Fédération Addiction (FA) ont ainsi décidé d’amplifier leur action à l’intention des femmes en situation de précarité présentant des conduites addictives. Une phase 2 du projet MAAA’elles, soutenue par le Fonds de Lutte Contre les Addictions (FLCA), qui ambitionne d’accompagner 4 nouveaux accueils de jour et d’inclure 4 maraudes professionnelles à ce projet, sera lancée à la fin de l’année 2024.

Les études portant sur le genre et celles portant sur les usages des publics féminins démontrent la nécessité d’une prise en compte adaptée de leurs problématiques complexes, et ce, d’autant plus lorsque les femmes vivent dans un contexte de précarité aigüe. Le faible nombre d’entre elles fréquentant les dispositifs de la veille sociale a amené la FAS et la FA, partenaires depuis 2011, à conduire un projet visant à outiller les accueils de jour pour une meilleure considération et prise en charge de ce public, en lien étroit avec les structures spécialisées de l’addictologie.

Soutenu par le Fonds de Lutte Contre les Addictions (FLCA), le projet MAAA’elles s’est ainsi déployé au sein de 6 accueils de jour adhérents de la FAS, entre les années 2021 et 2023, à partir d’une approche tridimensionnelle axée sur le genre, la précarité et l’addiction.

L’accompagnement opéré par la FAS et la FA a agi à plusieurs endroits :

  1. La formation et l’outillage des équipes professionnelles sur les conduites addictives, leur lien avec la santé mentale et la prise en charge des femmes victimes de violences ;
  2. Le soutien et l’accompagnement à la mise en œuvre de partenariats avec les structures du secteur de l’addictologie pour des démarches d’intervention commune et efficiente, facilitant l’accès aux soins des femmes en situation d’addiction ;
  3. Le déploiement d’actions en direction des femmes présentant des addictions et fréquentant les accueils de jour avec pour objectif de les inscrire progressivement dans une démarche de RDR et de les ramener vers le soin – en respectant leur temporalité et leurs besoins individuels.

Au terme de ce projet, nous avons constaté une évolution significative dans la réflexion des professionnel.le.s sur les questions de genre et addiction. Celle-ci initie un changement des représentations et des pratiques, plus inclusives. Les 40 professionnel.le.s qui ont bénéficié des temps de formations et sensibilisations déployées ont dit avoir « cheminé » sur les questions d’addictions relatives au public féminin, être monté.e.s en compétences et connaissances, leur permettant d’ajuster leurs pratiques et postures professionnelles. Cela leur a également permis de se sentir plus légitimes dans leurs interventions et leurs approches. Les femmes concernées, par le biais d’entretiens qualitatifs menés en introduction, durant le déploiement et à l’issue du projet, ont pu souligner une évolution dans le regard qui leur est porté, les amenant à se sentir plus en confiance et en sécurité au sein de ces lieux nécessaires à la création de lien et socle de tout accompagnement. 30 femmes ont enfin pu être orientées vers et dans une prise en charge en addictologie.

MAAA’elles a donc mis en lumière les besoins des femmes en situation de précarité et d’addiction, malheureusement encore trop invisibilisées, au regard des discriminations et stigmatisations qu’elles subissent. Si le tabou autour de l’addiction au féminin perdure, cette première étape a participé à une prise de conscience, nécessaire à toute évolution.

A cet effet, la FAS et la FA ont souhaité amplifier leur action auprès de ce public.

Cette amplification s’ouvre à 4 nouveaux accueils de jour, structures toujours aussi pertinentes et en demande compte tenu de leur place centrale dans l’accompagnement des personnes les plus éloignées de tous les dispositifs d’accompagnement.

Elle s’adresse aussi aux maraudes que la FAS et la FA souhaitent accompagner dans leur approche du sujet des addictions, sous le prisme du genre. Il semble en effet nécessaire que ces dispositifs bénéficient de clés pour mieux appréhender les situations qu’elles rencontrent régulièrement et mieux identifier les partenaires spécialisés du secteur de l’addictologie. Constatant le faible nombre de femmes fréquentant les lieux d’accueil, qui plus est lorsque ceux-ci sont mixtes, il a semblé pertinent de développer l’aller vers en travaillant une posture qui leur soit adaptée et qui considère leurs spécificités et leur temporalité. De fait, les femmes consommatrices de substances addictives sont particulièrement éloignées des dispositifs de la veille sociale et il faut souvent du temps, de nombreuses rencontres pour que se crée un lien de confiance étayant la relation et favorisant le recours aux dispositifs d’aide.

Inclure les maraudes dans le projet est ainsi apparu évident et 4 d’entre elles seront impliquées.

MAAA’elles – phase 2 proposera un accompagnement de proximité de 18 mois aux structures participantes, dans la continuité et la complémentarité de la phase 1, menée entre 2021 et 2023.

Vous avez des questions sur MAAA’elles ? Vous envisagez de candidater ?

Formation ETAIE – La session 21/22 a démarré !

Jeudi 23 septembre, à la Maison Familiale et Rurale de Dole (39), les encadrant·e·s techniques ont fait leur rentrée de la formation ETAIE, titre professionnel porté depuis 2006 en Bourgogne-Franche-Comté par la Fédération des Acteurs de la Solidarité

La promotion 2021/2022 ETAIE avec leur coordinatrice régionale

Au programme : petit-déjeuner, jeu d’interconnaissance et présentation de la formation pour le matin, après un déjeuner sous le soleil, la promo ETAIE a travaillé sur un exercice d’inclusion, le blason.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette année encore, l’accent sera mis sur la professionnalisation de la fonction d’encadrant·e technique au travers des 4 blocs de compétences, sur l’alternance intégrative et l’analyse des pratiques professionnelles.

Cette nouvelle session ETAIE signe aussi l’arrivée de Jeanne Delallée, chargée de mission Formation depuis septembre 2020, sur le poste de coordinatrice régionale de la formation ETAIE, qui comme les encadrant·e·s, a fait sa rentrée ce jeudi 23 septembre.

Si la promo compte pour l’instant 7 apprenant·e·s, une 8ème encadrante rejoindra le groupe à partir du BC2 en décembre. En effet, la formation disponible en modulaire permet à tout·e encadrant·e qui souhaiterait se former sur un ou plusieurs blocs de compétences de le faire sans être obligé·e de suivre la formation en totalité. Cela permet également aux personnes intéressées d’étaler leur obtention du titre sur plusieurs années puisque celle-ci peut être réalisée dans les 5 années après le début de la formation.

 

Ainsi, les inscriptions aux blocs 2,3 et 4 restent ouvertes, n’hésitez pas à nous joindre si vous êtes intéressé·e ! 

Derniers jours pour réponde à l’appel à mobilisation SEVE emploi en AURA, 2ème promo

Dernière ligne droite pour intégrer la 2ème promotion SEVE Emploi d’Auvergne-Rhône-Alpes !
Vous êtes une SIAE et souhaitez travailler avec toute votre équipe sur la relation entreprise, l’accès et le maintien dans l’emploi durable pour vous salariés ? Contactez sans hésiter Alexandra Vaudatin, animatrice régionale !
Appel à mobilisation – dernière ligne droite

[Appel à candidature] La FAS recherche des Formateur·rice·s pour le projet MARAUD’IN, les maraudes numériques

Présentation

La FAS regroupe 870 associations de solidarité et organismes qui vont vers et accueillent les plus démunis, notamment les acteurs de l’accueil, hébergement et insertion (AHI), du dispositif national d’asile (DNA) et de l’insertion par l’activité économique (IAE).

Parmi ses adhérents, la Fédération compte de nombreux Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation (SIAO) et des Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Les SIAO en charge des plateformes, qui assurent la gestion du numéro d’urgence « 115 », ont été créées dans chaque département sous l’autorité du préfet afin d’améliorer l’accueil, l’évaluation, l’orientation et la prise en charge des personnes sans abri ou risquant de l’être. Quant aux CHRS, pouvant être gérés par des associations, ont pour missions d’assurer l’accueil, le logement, l’accompagnement et l’insertion sociale des personnes ou familles connaissant de graves difficultés en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale. Certaines de ces structures développent une activité de maraudes, permettant d’aller au-devant des personnes qui vivent à la rue, en squats ou en bidonvilles, dans une logique d’aller vers, pour leur faire connaître les possibilités d’accompagnement et d’hébergement que ces personnes ne mobilisent pas.

La Fédération propose un projet à destination de ces acteurs, présents en Métropole et dans les territoires ultra-marins, pour soutenir et renforcer cette activité de maraude. Ce projet a été construit avec plusieurs de ces adhérents et il est envisagé une expérimentation sur plusieurs territoires.

Contexte et constats

A l’horizon du tout numérique d’ici 2022, un grand nombre de personnes se trouvent éloignées du numérique (13 millions). La dématérialisation des démarches administratives et la place croissante du numérique dans la société viennent notamment transformer les pratiques et missions des maraudes qui font face à l’évolution des besoins des personnes à la rue. Bien que se trouvant dans une situation d’extrême précarité, les personnes sans-abri ne sont pas pour autant déconnectées du numérique.

L’étude de Solinum constate que 91[1] % des personnes interrogées possèdent un téléphone mobile et 71 % un smartphone. Mais si les taux d’équipement sont élevés, des disparités d’accès et d’usages du numérique s’observent. L’étude montre notamment que plus de la moitié des personnes sans abri ne font jamais leurs démarches administratives en ligne (62%) et que des problématiques inhérentes à leurs conditions de vie viennent compliquer leur accès au numérique. Ces problématiques ont été observées par l’étude nationale Maraudes FAS/FNSS[2], avec 48% des ménages rencontrés ayant un téléphone portable qui expriment des difficultés d’usage dont la recharge du téléphone (pour 32%) et l’obtention d’une connexion ou d’un crédit téléphonique (pour 21%).

Objectifs du projet

Afin de répondre globalement aux besoins des personnes à la rue le projet est pensé pour s’intégrer aux maraudes existantes qui disposent de moyens matériels pour aller vers les personnes sans-abri et de la connaissance du terrain. En appui à cet existant, le projet permettra :

  • D’équiper les maraudes en matériel numérique :

– Les équipes de maraudeurs seront dotés de tablettes avec forfaits 4G.

– Des bornes et des casiers de recharges pour téléphone portable seront mis à la disposition des personnes sans-abri.

  • De mener un travail de médiation numérique dans le secteur de la veille sociale par la formation des maraudeurs (professionnels comme bénévoles) à la médiation numérique.
  • De participer au dispositif d’évaluation du projet sur les aspects relatifs à la formation des maraudes (identification des besoins supplémentaires des maraudes, participation aux réunions d’évaluation du projet).

Ce projet a vocation à se déployer sur deux ans. L’année en cours constitue la période d’expérimentation du projet auprès de 6 maraudes. La seconde, se tenant en 2022, a pour objet d’essaimer le projet en déployant, à ce titre, 10 maraudes.

A cet effet, la FAS mobilise des acteurs spécialisés du secteur de la médiation numérique, afin de former les maraudes :

  • à l’utilisation des tablettes ;
  • à l’appropriation d’une « boîte à outil » pédagogique MARAUD’IN ;
  • à accompagner l’évolution des postures : passer de maraudes à maraudes numériques (maraudeurs aidants numériques).

Mission et attentes

Il sera attendu des formateurs, dans un premier temps, de :

  • pouvoir être en capacité de former des maraudes sur au moins un des territoires suivants : Moulins (Auvergne-Rhône Alpes), Kourou (Guyane), Berck-sur-Mer et Lille (Hauts-de-France), Strasbourg (Grand-Est) ;
  • suivre une formation de formateurs de deux journées
  • s’approprier les contenus : « boite à outil » pédagogique MARAUD’IN, déroulé de formation, supports d’animation de la formation et documents associés ;
  • animer deux journées de formation en présentiel auprès des maraudes des territoires concernés à fixer entre les semaines du 28 juin 2021 et du 5 juillet 2021 ;
  • participer à l’évaluation du dispositif de formation dès septembre 2021.

Dans un second temps, le formateur aura vocation à accompagner la FAS et son réseau dans l’essaimage du projet en 2022 en reconduisant le cycle de formation des maraudeurs.

Compétences

Il est attendu des formateurs :

  • Sens de la communication (écoute, communication orale)
  • Connaissance des techniques pédagogiques
  • Bonnes connaissances du domaine d’intervention (inclusion et médiation numérique)
  • Connaissances dans les domaines de l’action sociale et de l’accès aux droits (serait un plus)
  • Savoir réguler les dynamiques de groupe
  • Autonomie
  • Les formateurs familiers des territoires concernés par le programme MARAUD’IN seront privilégiés ainsi que les formateurs disposant d’un agrément.

Rétribution

La rétribution proposée pour assurer les missions précitées s’élève à 3.000 euros par session de formation de maraude pour chaque formateur (incluant les frais pédagogiques ainsi que ceux de déplacements).

Pour candidater

Envoyer un CV, une lettre de motivation et des références à nathalie.crouzet@federationsolidarite.org et sarra.cheklab@federationsolidarite.org.

[1] Précarité Connectée – Les sans-abri et le numérique : équipements, usages et compétences numériques des personnes sans-abri en France en 2018

[2] Étude nationale maraudes et Samu sociaux sur le sans-abrisme du 14 et 15 janvier 2020