La FAS propose à ses adhérents du champ de l’IAE une enquête flash sur l’accompagnement des personnes placées sous main de justice (PPSMJ).
Ouverte jusqu’au 30 novembre 2024, l’objectif de cette démarche est de dresser un inventaire des SIAE adhérentes intervenant auprès de publics en détention, sortant de détention et/ou en suivi dans le cadre de mesure de justice en milieu ouvert (comme la mesure de placement à l’extérieur ou de Travail d’Intérêt Général), ou souhaitant déployer des actions auprès de ces publics. En fonction des résultats de l’enquête, un groupe de travail et d’échange de pratiques sera constitué par la FAS nationale en 2025, et des outils seront déployés pour accompagner les adhérents étant habilités structures d’accueil de TIG ou souhaitant le devenir.
L’enquête est ouverte à tout type de SIAE, n’hésitez pas à y participer et à transmettre vos coordonnées si vous souhaitez renforcer ou déployer votre accompagnement auprès des PPSMJ ! Lien accessible ici
Ce travail sera alimenté par la Journée nationale Justice organisée par la FAS nationale le 19 novembre prochain à Paris, « Travail Social facteur de désistance », qui mettra l’accent sur le rôle majeur des SIAE dans l’accès et l’accompagnement vers l’emploi des publics sous main de justice,. Programme et lien d’inscription ici
Depuis plus de dix années, la FAS et la Fédération Addiction ont engagé un travail partenarial afin de proposer et déployer des projets communs constatant que les personnes qu’elles accompagnent présentent des problématiques qui traversent les acteurs et les personnes concernées des deux secteurs. Cette volonté de collaboration et de travail intersectoriel était l’un des socles du projet TAPREOSI -Tabac et précarité, évaluation opérationnelle d’une stratégie d’intervention – qui avait pour objectif une meilleure prise en charge du tabagisme au sein des structures du secteur social. Il a consisté à co-construire, avec les acteurs de terrain et les personnes concernées, une méthodologie d’intervention adaptée aux besoins et réalités des personnes en situation de précarité.
S’appuyant sur les retours très positifs d’une première évaluation menée par l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT), une phase 2 de TAPREOSI, financée par l’Institut National du Cancer (INCa) et évaluée par l’INSERM, sera lancée à la fin de l’année 2024.
Le tabagisme, première cause de décès évitable en France, touche particulièrement les personnes en situation de précarité. Pourtant, celles-ci ne bénéficient que très rarement d’un accompagnement vers la réduction et l’arrêt du tabac. Altération de la perception du temps et focalisation sur la survie, effets négatifs du tabac moins considérés que ses bénéfices, faible disposition à adopter des facteurs protecteurs, moindre accessibilité aux campagnes de promotion et de prévention de la santé, difficultés d’accès au soin… sont autant de facteurs qui limitent les tentatives d’arrêt ou qui peuvent les solder par un échec. A cela s’ajoute le fait que le tabac n’est souvent pas considéré comme une priorité d’accompagnement par les travailleurs et travailleuses sociaux.ales.
Le projet TAPREOSI-phase 1, financé par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) dans le cadre du Fonds de Lutte Contre les Addictions (FLCA), et porté par la FAS et la FA, s’est déployé entre les années 2018 et 2021.
Visant à réduire le tabagisme chez les personnes accueillies dans les dispositifs de l’Accueil-Hébergement-Insertion-Logement (AHI-L), la méthodologie d’intervention TAPREOSI se traduit par un kit d’intervention qui détaille, pas à pas, les étapes pour accompagner les personnes en situation de précarité vers un arrêt du tabac, en proposant des outils adapté aux professionnel.le.s des structures.
TAPREOSI propose ainsi de :
Introduire une réflexion sur le tabagisme au sein des établissements,
Mieux travailler avec les professionnel.le.s de santé,
Engager un dialogue et coconstruire l’accompagnement,
Apporter des réponses et valoriser les outils probants,
Accompagner le changement.
Cette méthode permet donc de réaborder un dialogue sur la consommation du tabac, les pratiques dans les structures d’AHI et des représentations des équipes de professionnel.le.s, comme des personnes accueillies. Elle apporte également une meilleure information sur les effets du tabagisme, un parcours d’accompagnement à la réduction/l’arrêt du tabac identifié et un meilleur maillage des acteurs d’un même territoire.
Les deux Fédérations souhaitent désormais accompagner la mise en œuvre de cette méthodologie au sein de nouvelles structures de l’AHI-L par la capitalisation de l’existant sur la question du tabac. Deux cohortes de 5 binômes de structures (AHI-Addiction) seront accompagnées à l’appropriation de cette méthode, durant 15 mois chacune. L’accompagnement opéré par la FAS et la FA auprès des structures impliquées se traduira également par la mise en place de formations/sensibilisations, de stages croisés pour renforcer le travail de partenariat et la connaissance réciproque des deux secteurs, de temps de sensibilisations et informations à destination des personnes concernées.
Cela devra permettre la diminution voire l’arrêt du tabagisme des personnes en situation de précarité ainsi que des changements organisationnels et individuels en réinterrogeant la question du tabac dans nos institutions.
De même, et dans la continuité de ce projet, il est apparu nécessaire de réaliser une évaluation approfondie, sur le plan national, de l’évolution des pratiques pour entériner un modèle d’accompagnement.
Cette évaluation sera menée par l’équipe portée par Maria MELCHIOR, de l’INSERM.
TAPREOSI – phase 2 est financé par l’Institut National du Cancer et s’inscrit dans un partenariat plus global entre les FAS et l’INCa.
Un appel à candidature, à destination des adhérents de la FAS et de la FA, pour participer à la phase 2 de TAPREOSI sera lancée à la fin de l’année 2024.
Le projet MAAA’elles, Mission d’Accompagnement et d’Accueil – Addiction pour elles, clôturé en 2023, a confirmé le besoin d’améliorer la prise en charge et en soin des femmes en situation de précarité et d’addiction, encore sous-représentées au sein des accueils de jour, en s’appuyant sur leurs besoins spécifiques. Il a également souligné le rôle central des accueils de jour tout en mettant en lumière la nécessité d’impliquer davantage les maraudes professionnelles pour une meilleure considération et accompagnement de ce public.
Fortes des enseignements tirés de ce projet, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Fédération Addiction (FA) ont ainsi décidé d’amplifier leur action à l’intention des femmes en situation de précarité présentant des conduites addictives. Une phase 2 du projet MAAA’elles, soutenue par le Fonds de Lutte Contre les Addictions (FLCA), qui ambitionne d’accompagner 4 nouveaux accueils de jour et d’inclure 4 maraudes professionnelles à ce projet, sera lancée à la fin de l’année 2024.
Les études portant sur le genre et celles portant sur les usages des publics féminins démontrent la nécessité d’une prise en compte adaptée de leurs problématiques complexes, et ce, d’autant plus lorsque les femmes vivent dans un contexte de précarité aigüe. Le faible nombre d’entre elles fréquentant les dispositifs de la veille sociale a amené la FAS et la FA, partenaires depuis 2011, à conduire un projet visant à outiller les accueils de jour pour une meilleure considération et prise en charge de ce public, en lien étroit avec les structures spécialisées de l’addictologie.
Soutenu par le Fonds de Lutte Contre les Addictions (FLCA), le projet MAAA’elles s’est ainsi déployé au sein de 6 accueils de jour adhérents de la FAS, entre les années 2021 et 2023, à partir d’une approche tridimensionnelle axée sur le genre, la précarité et l’addiction.
L’accompagnement opéré par la FAS et la FA a agi à plusieurs endroits :
La formation et l’outillage des équipes professionnelles sur les conduites addictives, leur lien avec la santé mentale et la prise en charge des femmes victimes de violences ;
Le soutien et l’accompagnement à la mise en œuvre de partenariats avec les structures du secteur de l’addictologie pour des démarches d’intervention commune et efficiente, facilitant l’accès aux soins des femmes en situation d’addiction ;
Le déploiement d’actions en direction des femmes présentant des addictions et fréquentant les accueils de jour avec pour objectif de les inscrire progressivement dans une démarche de RDR et de les ramener vers le soin – en respectant leur temporalité et leurs besoins individuels.
Au terme de ce projet, nous avons constaté une évolution significative dans la réflexion des professionnel.le.s sur les questions de genre et addiction. Celle-ci initie un changement des représentations et des pratiques, plus inclusives. Les 40 professionnel.le.s qui ont bénéficié des temps de formations et sensibilisations déployées ont dit avoir « cheminé » sur les questions d’addictions relatives au public féminin, être monté.e.s en compétences et connaissances, leur permettant d’ajuster leurs pratiques et postures professionnelles. Cela leur a également permis de se sentir plus légitimes dans leurs interventions et leurs approches. Les femmes concernées, par le biais d’entretiens qualitatifs menés en introduction, durant le déploiement et à l’issue du projet, ont pu souligner une évolution dans le regard qui leur est porté, les amenant à se sentir plus en confiance et en sécurité au sein de ces lieux nécessaires à la création de lien et socle de tout accompagnement. 30 femmes ont enfin pu être orientées vers et dans une prise en charge en addictologie.
MAAA’elles a donc mis en lumière les besoins des femmes en situation de précarité et d’addiction, malheureusement encore trop invisibilisées, au regard des discriminations et stigmatisations qu’elles subissent. Si le tabou autour de l’addiction au féminin perdure, cette première étape a participé à une prise de conscience, nécessaire à toute évolution.
A cet effet, la FAS et la FA ont souhaité amplifier leur action auprès de ce public.
Cette amplification s’ouvre à 4 nouveaux accueils de jour, structures toujours aussi pertinentes et en demande compte tenu de leur place centrale dans l’accompagnement des personnes les plus éloignées de tous les dispositifs d’accompagnement.
Elle s’adresse aussi aux maraudes que la FAS et la FA souhaitent accompagner dans leur approche du sujet des addictions, sous le prisme du genre. Il semble en effet nécessaire que ces dispositifs bénéficient de clés pour mieux appréhender les situations qu’elles rencontrent régulièrement et mieux identifier les partenaires spécialisés du secteur de l’addictologie. Constatant le faible nombre de femmes fréquentant les lieux d’accueil, qui plus est lorsque ceux-ci sont mixtes, il a semblé pertinent de développer l’aller vers en travaillant une posture qui leur soit adaptée et qui considère leurs spécificités et leur temporalité. De fait, les femmes consommatrices de substances addictives sont particulièrement éloignées des dispositifs de la veille sociale et il faut souvent du temps, de nombreuses rencontres pour que se crée un lien de confiance étayant la relation et favorisant le recours aux dispositifs d’aide.
Inclure les maraudes dans le projet est ainsi apparu évident et 4 d’entre elles seront impliquées.
MAAA’elles – phase 2 proposera un accompagnement de proximité de 18 mois aux structures participantes, dans la continuité et la complémentarité de la phase 1, menée entre 2021 et 2023.
Vous avez des questions sur MAAA’elles ? Vous envisagez de candidater ?
Du 6 au 9 juin 2024, se tiendront les élections européennes. En France, les électeurs et électrices sont appelé.es à se rendre aux urnes le 9 juin afin de désigner les 81 eurodéputé.es qui les représenteront au Parlement européen pour les cinq années à venir. Lou-Jayne Hamida, vice-présidente de la FAS livre sa vision des enjeux en matière de solidarité.
Question : Quels sont les enjeux des élections européennes des 6 et 9 juin en matière de solidarité ?
Lou-Jayne Hamida : Ces dernières années, les citoyens de l’UE ont été confrontés à diverses crises majeures. La pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine ont mis en lumière les vulnérabilités de notre société, les limites de notre système économique, l’insécurité sociale et la perte de confiance dans la démocratie. Le modèle européen de protection sociale a régressé, tandis que le développement économique prédominant a affaibli les capacités des institutions nationales à mettre en place des politiques sociales répondant aux besoins de la population. Ces crises, si elles ne sont pas traitées adéquatement, nourrissent un climat de peur, renforcé par une croissance persistante des inégalités et une hausse du coût de la vie. Cependant, il convient de noter que l’UE constitue un espace unique permettant d’aborder, à grande échelle, des problématiques communes qui dépassent désormais le cadre national.
Ainsi, s’inscrire sur les listes électorales et exercer son droit de vote revêtent une importance bien plus significative que de simples formalités administratives. Il s’agit d’un acte citoyen fondamental qui permet de prendre part au processus démocratique et de manifester son engagement citoyen. Le vote permet de faire entendre sa voix, d’exprimer ses opinions et ses préoccupations, et contribue à promouvoir les valeurs démocratiques à l’échelle nationale et européenne en portant l’ambition d’une Europe citoyenne, sociale, solidaire et écologique. Pour que ces objectifs se traduisent en actes, il est essentiel de se rendre aux urnes pour faire valoir ses opinions et ses priorités. La prochaine mandature revêtira une importance capitale dans un contexte caractérisé par une montée croissante de la précarité.
Les enjeux des élections européennes sont à la fois politiques, sociaux et économiques. Aujourd’hui, chaque enjeu majeur au niveau national comporte également une dimension européenne.
Tout d’abord, ces nouvelles élections poseront les bases d’une politique européenne de lutte contre la pauvreté à travers le Socle Européen des Droits Sociaux qui a permis de relancer l’Europe sociale à travers des engagements budgétaires, des initiatives législatives et la coordination des politiques nationales. Son plan d’action a inspiré plusieurs directives (dont celle sur les salaires minimums), mais il est essentiel de le renforcer pour une réelle efficacité. Il reste encore à améliorer le dialogue social, la négociation collective et la reconnaissance et valorisation du rôle de la société civile qui restent des outils essentiels pour façonner les transitions en cours.
L’UE est également un levier incontournable de la lutte contre le changement climatique. L’enjeu de ces nouvelles élections est de garantir une transition socialement juste vers la neutralité carbone qui doit faire partie intégrante de toutes les politiques. A cet effet, il est essentiel de répondre aux nouveaux défis comme la rénovation des logements afin d’éradiquer les passoires thermiques. Cette préoccupation est d’ordre européen, comme en témoigne la stratégie pour une vague de rénovation annoncée dans le Pacte Vert. Il est fondamental de davantage cibler les aides attribuées aux Etats membres, avec des critères de performance et une garantie contre les risques d’effets d’aubaine dans un contexte où les mesures d’austérité ne font qu’augmenter (notamment avec les 10 milliards d’euros d’économies annoncées dont une partie concerne des dispositifs d’aide aux ménages destinés à les accompagner pour une transition écologique juste).
Les élections européennes seront également l’occasion d’aborder les défis de la souveraineté alimentaire et de l’alimentation saine et accessible à tous. Les différentes crises ont largement impacté les marchés et l’ensemble des systèmes alimentaires, aggravant les problèmes d’insécurité alimentaire et plongeant davantage les agriculteurs ainsi que les citoyens et citoyennes dans la précarité. Les progrès anticipés dans ce domaine ont été interrompus, comme l’a illustré l’abandon du projet de Directive sur les Systèmes Alimentaires Durables. Cette décision envoie un signal très négatif en termes de cohérence, étant donné que le lien essentiel entre les politiques agricoles et alimentaires est encore largement absent et que la prise en compte des enjeux de souveraineté alimentaire européenne est presque inexistante. Le dialogue stratégique post-élections sur l’avenir de l’agriculture européenne lancé par la Commission européenne en janvier 2024 devra se montrer à la hauteur des défis posés par la crise agricole actuelle.
Malgré un élan politique pour combattre le sans-abrisme et le lancement de la Plateforme européenne de lutte contre le sans-abrisme (EPOCH), celle-ci n’est pas encore pleinement intégrée dans toutes les stratégies nationales, En effet, la lutte contre le sans-abrisme est absente des stratégies sur l’égalité des sexes, la stratégie sur la jeunesse ou dans le Pacte sur les migrations. Cette politique manque d’une véritable stratégie européenne cohérente visant à éradiquer le sans-abrisme en fournissant un accès universel à un logement décent, des services de soutien et des programmes de réinsertion sociale. Une action collective à tous les niveaux de la société est nécessaire pour remédier à cette situation. Il est impératif de concrétiser l’ambition de l’EPOCH dans le nouvel agenda social européen.
Il est primordial d’atteindre les grands objectifs en matière d’emploi, de formation et de réduction des emplois précaires. Les prochaines élections européennes remettront à l’heure et à l’agenda certaines priorités afin d’avancer vers une amélioration des instruments financiers européens. Les conséquences des politiques relatives au changement climatique sur l’emploi pourraient affecter divers droits sociaux tels que le droit de travail, des conditions de travail équitables, un niveau de vie adéquat et la protection contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Enfin, la question migratoire est centrale dans les débats politiques dans un contexte d’élections. Le nouveau Pacte sur la migration et l’asile introduit de nouvelles dérogations aux règles en vigueur dans les Etats membres, notamment à travers le règlement “crise et instrumentalisation”. Ce règlement prévoit des dispositions moins favorables aux demandeurs d’asile, comme la prolongation de la rétention et l’application de la procédure d’asile à la frontière. Les règlements inclus dans ce pacte prévoient la détention en masse des arrivants sur le territoire européen, y compris les familles et les populations vulnérables, ainsi qu’un traitement expéditif des demandes d’asile. Cela soulève des craintes quant aux atteintes aux droits des demandeurs. Plutôt que de réformer le système d’asile et de migration européen en respectant les droits, la responsabilité et la solidarité, le Pacte risque d’aggraver les défauts du système actuel. C’est pourquoi des efforts doivent être déployés pour opérer un véritable changement de cap et élaborer une politique migratoire européenne responsable, solidaire et respectueuse des individus et de leurs droits. Ce sera tout l’enjeu de la nouvelle mandature.
Question : En vue de ces élections, vous avez participé à la construction d’un projet de sensibilisation et de mobilisation des personnes concernées, avec le soutien de la Délégation Interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté, pouvez-vous en donner les grandes lignes ?
Lou-Jayne Hamida : EAPN France, la branche française du Réseau européen de lutte contre la pauvreté, soutenue par la Délégation Interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté, mène un projet ambitieux visant à sensibiliser et mobiliser les personnes en situation de pauvreté, précarité et/ou grande exclusion sociale autour des enjeux des élections européennes du 9 juin 2024.
L’objectif principal de ce projet est de rapprocher ces personnes des processus démocratiques et de renforcer leur participation citoyenne, particulièrement en ce qui concerne les questions européennes. Le projet repose sur une démarche collaborative incluant des personnes directement concernées par la pauvreté et l’exclusion sociale. Ces personnes sont intégrées au sein d’un Comité de Pilotage (COPIL) qui joue un rôle central dans la co-construction des actions de sensibilisation et de mobilisation. Les membres du COPIL sont issus d’organismes tels qu’EAPN France, le CNLE, le CNPA/CRPA, ainsi que de diverses associations travaillant avec les populations en situation de précarité et d’exclusion.
Pour renforcer l’impact de ce projet, EAPN France a établi plusieurs partenariats clés, notamment avec Europa Expérience, l’Institut Jacques Delors qui ont permis d’élargir le réseau de sensibilisation et d’apporter des expertises complémentaires au projet. L’atelier débat présenté lors du Congrès de l’UNIOPSS qui s’est tenu les 2 et 3 avril à Lyon, a eu un très bon accueil des congressistes tant sur la qualité des interventions que sur le format.
Nous avons mis en place plusieurs actions concrètes dans le cadre de ce projet. Nous avons mis en place des sessions de formation pour les membres du COPIL afin de les équiper avec les connaissances nécessaires pour relayer l’information et mobiliser efficacement les publics ciblés ; diffusé des supports pédagogiques adaptés pour faciliter la compréhension des processus électoraux et des politiques européennes ; organiser des ateliers participatifs pour expliquer les enjeux des élections européennes et l’importance de la participation citoyenne, des débats et des discussions pour encourager un dialogue ouvert sur les questions européennes
En résumé nos objectifs sont de :
Briser les barrières qui empêchent souvent la participation politique des personnes concernées tel que le manque d’information, sentiment d’exclusion du processus politique ou scepticisme quant à l’impact de leur vote.
Informer ces différents publics sur l’importance de leur vote et les enjeux spécifiques des élections européennes, et les encourager à participer activement au processus électoral.
Renforcer leur compréhension des politiques européennes et leur impact sur la vie quotidienne.
Lutter contre la montée des populismes en promouvant une participation citoyenne active et informée.
Élargir le champ d’actions en collaborant, en nouant des partenariats avec d’autres organisations associatives, institutionnelles, professionnelles, des ONG, des collectivités territoriales et ce pour une plus grande portée du projet.
Lancer une dynamique à moyen et long terme, afin de réconcilier le citoyen en général et les personnes concernées en particulier avec la Politique.
L’Institut national du cancer lance un appel à projets destiné à identifier des dispositifs et outils ayant pour objectif d’améliorer le parcours de santé des personnes en grande précarité face aux cancers, dont la transférabilité doit être étudiée. Il peut également s’agir d’interventions développées sur d’autres domaines d’intervention, dont l’efficacité doit être dans le champ de la lutte contre le cancer. Cet appel à projets a pour objectif de promouvoir ces orientations.
Les projets pourront prendre les formes suivantes :
Actions de modélisation d’un concept, d’un savoir-faire, d’un dispositif, afin de favoriser son changement d’échelle ;
Actions de production d’outils, de boîte à outils, de contenu pédagogique ;
Actions de capitalisation et de partage d’expériences.
Depuis l’été dernier, le Pôle Asile de l’association Trajet à Rezé accueille de plus en plus de femmes dites « isolées ». Si le parcours d’exil de ces femmes les a conduites à une certaine forme d’isolement, elles transportent avec elles leur histoire, leurs liens familiaux et amicaux, leurs savoirs, de précieuses ressources et une grande résilience. Isolées mais pas seules, isolées avec des droits.
Le contexte social général tend à renforcer la vulnérabilité et l’invisibilisation de toutes les personnes en demande d’asile. Néanmoins, la peine est plus lourde pour les femmes et minorités de genre, cibles de violences particulières liées à leur genre. Bérangère BELAUD et Andréa MARTIN sont travailleuses sociales sur le Pôle Asile de l’association Trajet et nous rapportent leur effroi face à des témoignages toujours plus terribles, plus emprunts de violences : « On observe une gradation qu’on ne pensait pouvoir atteindre ».
Souvent causes du départ, ces violences se perpétuent tout au long du parcours migratoire et à l’arrivée en France. Dans l’attente d’une orientation en hébergement adapté, beaucoup d’entre elles voient leur corps objectifié, marchandisé, à la rue ou chez des tiers. Et lorsque leur demande d’asile est rejetée, ces femmes sont à nouveau jetées en pâture : « On les accueille, les accompagne, les soutient dans leur demande d’asile. On partage ces moments de douleur. Tout ça pour les voir arriver face à un mur dès que la procédure se termine car elles ne sont pas reconnues dans ces souffrances, dans ces parcours. On doit à notre tour être violent.es, leur dire qu’elles n’ont plus le droit d’être ici et qu’elles doivent quitter leur lieu d’hébergement ».
Animée par la colère face à l’absence de reconnaissance de ces parcours, l’équipe du Pôle Asile a souhaité agir en faveur du rétablissement de l’estime de soi, de la réparation. Elle a créé un espace collectif, en non-mixité choisie, dédié à l’expression et au partage : « Il fallait qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules ».
Ateliers bien-être, soins du corps, partage d’expériences, les femmes ont répondu à l’appel de ces premiers temps privilégiés : « On a senti qu’il y avait quelque chose à saisir, une envie germait ».
Le vote de la loi Asile et immigration est venu donner un nouveau coup de massue en ce qu’il nie de l’histoire, de la légitimité et de la capacité des personnes concernées à se raconter.
A la veille du 8 mars, Journée internationale pour la lutte des droits des femmes, les deux professionnelles ont donc décidé de se saisir de la dynamique initiée par ces ateliers pour proposer un nouveau format dédié à la connaissance et l’appropriation de ces droits.
Après une première séance en non-mixité, les femmes ont unanimement choisi de convier les hommes à marcher à leurs côtés, lors de la mobilisation intersyndicale du vendredi 8 mars à Nantes. Une semaine avant la marche, toutes et tous se sont réuni.es pour créer des pancartes qui leur ressemblent, qui portent une partie d’elles et eux.
Adar, Alpha, Ayoub, Clarisse, Edwige, Fatime, Fizuli, Habdallah Jos et Ibrahima écrivent : « Mon corps ne vous appartient pas », « Non à l’excision », « Non au mariage forcé », « Eduquez vos fils « , « Khalass ! »[1] ; des messages forts pour sortir de la honte, se réapproprier son corps et sa voix.
L’occupation de l’espace public par la marche est un symbole particulièrement fort quand on sait la réalité du sans-abrisme chez les personnes exilées, quel que soit leur statut administratif. Être visible, scander sa réalité, c’est reprendre sa légitimité à exister et à se projeter.
À l’heure où la pratique du travail social est fortement mise à l’épreuve, ces temps privilégiés viennent rendre du sens à la démarche d’accompagnement des professionnel.les et leur juste place aux personnes concernées.
L’occasion de rappeler que depuis le 16 janvier 2024, la Cour de Justice de l’Union européenne reconnaît que la violence à l’encontre des femmes, fondée sur le genre, est une forme de persécution pouvant donner lieu en tant que telle à une protection. Il appartient désormais aux administrations et institutions de faire reconnaître ce droit à la protection et de le décliner à travers tous les domaines des politiques publiques. Nous espérons notamment que le Schéma régional d’accueil des demandeur.euses d’asile et réfugié.es saura prendre la juste mesure de ces enjeux essentiels.
Les pratiques culturelles comme levier vers un travail social plus inclusif
Le programme Respirations (co-porté par la Fédération des Acteurs de la Solidarité, Cultures du Cœur et les Petits Débrouillards) organise en partenariat avec la Ville d’Angers, la 2e édition de la journée thématique « Culture et Travail Social », le MARDI 13 FÉVRIER 2024 à la Maison de Quartier des Hauts de Saint Aubin à Angers (de 9h30 à 16h)
Nous sommes ravis de vous inviter à réfléchir ensemble sur les passerelles entre le champ social et culturel, à questionner les pratiques professionnelles et la place donnée aux personnes accompagnées dans l’élaboration des actions, à partager votre vécu et vos retours d’expériences, afin que chacun.e reparte avec des idées, des solutions, des outils, pour continuer à développer des dynamiques de travail collectives et pluridisciplinaires.
Ce temps de rencontre est ouvert à tous.tes, et plus particulièrement aux personnes accompagnées, à l’ensemble des bénévoles, aux professionnel.le.s des secteurs sociaux, socio-culturels et culturels, désireux.ses de réfléchir collectivement : rejoignez-nous !
Pour vous inscrire à cette journée c’est par ici !
11h15/12h30 – Ateliers thématiques (co-animés par des acteurs du secteur social ET du secteur culturel)
Atelier 1 : Impulser des formes culturelles plus participatives et inclusives
En présence de Cultures du Cœur Alice Pauly, Responsable Formation et animation du réseau
Atelier 2 : Interroger les pratiques et s’acculturer aux usages de chacun pour mieux accompagner les personnes.
En présence de l’Hectare – Territoires vendômois (41) / Centre national de la marionnette Marion Jillier et Thomas Fox
Atelier 3 : Mieux connaitre les publics et leur donner la parole dans l’élaboration des projets culturels
En présence de Marvin DOGERE, Les Petits Débrouillards Grand Ouest (53)
Atelier 4 : La Charte Culture et Solidarité (ville d’Angers) comme terrain de réflexion pour inventer de nouveaux espaces de participation des usagers.
En présence de Pauline Gesta, Déléguée à l’Action culturelle et territoriale – Orchestre National des Pays de la Loire et Patrick Chapron, conseiller en insertion – France Terre d’Asile CPH
12h30/14h – Repas sur place
14h/15h – Ateliers thématiques
15h/15h30 – Retour en plénière : temps de synthèse
15h30/16h – Clôture
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Le 23 novembre 2023 marquera la troisième édition de la Journée contre la précarité énergétique, un événement national coordonné par la Fondation Abbé Pierre et co-organisé par 23 partenaires engagés dans la prévention de la précarité énergétique, la lutte contre l’exclusion, et la protection de l’environnement.
Cette journée vise à sensibiliser le public et les décideurs nationaux à l’ampleur de la précarité énergétique, un problème touchant 12 millions de personnes en France. En mettant en lumière cette réalité, elle aspire à mobiliser l’attention sur le besoin urgent d’actions concrètes, notamment dans le contexte du grand défi de la rénovation énergétique.
Dans le cadre de cette journée, la Fondation Abbé Pierre organise 2 webinaires consacrés aux politiques européennes et leur impact sur la vie des Européens.
1# Réforme du marché de l’électricité, quelles réponses pour les plus vulnérables ?
Mardi 21 novembre 9h30 – 10h30
Modération : Aurélien Breuil, réseau Rappel
Les mesures de protection face à la crise énergétique : Camille Defart, Institut Jacques Delors
Les tarifs réglementés de l’électricité : Violaine Lanneau, FNCCR
La protection contre les coupures d’électricité : Sarah Coupechoux, Fondation Abbé Pierre
L’Assemblée nationale a débuté l’examen de la partie II du projet de loi de finances 2024 (PLF2024). Cette partie est consacrée aux dépenses publiques. Parmi les propositions de la FAS, la commission des finances a retenu plusieurs amendements.
Sur l’hébergement, la commission des finances a adopté deux amendements transpartisans portant sur l’augmentation du nombre de places d’hébergement. Cette adoption concrétise notre mobilisation constante avec l’Unicef France, le Collectif des associations unies dont la FAS est porte-parole, de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE), du collectif Jamais sans toit ; mobilisation ayant abouti une première fois par l’organisation d’une conférence de presse le 17 octobre à l’Assemblée nationale pour présenter les résultats actualisés du baromètre des enfants à la rue. En lien avec les partenaires susnommés, un courrier a été transmis à la Première ministre et au ministère du logement pour demander au gouvernement de maintenir ces avancées en cas de mobilisation du 49.3.
Sur le volet du logement, là aussi l’amendement que la FAS porte visant à favoriser la production de 60 000 logements PLAI, financés par le Prêt Locatif Aidé d’Intégration, a été retenu en commission des affaires économiques puis en commission des finances.
Enfin un amendement relatif au versement de la prime mensuelle de 183 euros net/ mois pour les salarié.es des Services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) a également été retenu. Nous portons cette demande auprès de la Première ministre depuis son engagement en novembre 2022, auprès du ministère du logement, de la DIHAL et des parlementaires.
S’il n’est pas certain que ces amendements soient retenus dans le projet de loi final – ni même examinés en séance publique dans l’éventualité d’un recours par le gouvernement de l’article 49-3 – ces adoptions témoignent de l’écoute par la représentation nationale des préoccupations de la Fédération.
Plusieurs autres amendements sont en cours d’études et la FAS espère d’autres succès avant l’examen des textes budgétaires par le Sénat.
Rémi Boura
Responsable des relations parlementaires et de la recherche-action
Le FILE (Fonds Initiatives Locales contre l’Exclusion) est soutenu par la Fondation JM Bruneau depuis près de 20 ans des projets développés par les adhérents de la Fédération. En 2022, ce sont 105 projets qui ont été financés à hauteur de 420 000 euros. L’objectif du FIL est de proposer un levier pour déployer de nouveaux projets et des actions complémentaires aux activités des associations sur lesquelles il est souvent difficile de trouver un financement. Au fil des années, le FILE a permis de favoriser des initiatives sur la participation et l’expression des personnes, l’accès à des activités éducatives, culturelles et sportives, d’accompagner l’accès au logement, d’aménager des espaces collectifs conviviaux, de créer des passerelles avec le monde de l’entreprise, d’élaboration des formations adaptées aux publics accompagnés. De nouveaux axes ont aussi été développés comme la lutte contre l’exclusion numérique et les réponses aux besoins urgents dans l’accueil des étranger.ère.s.
Parmi les exemples de projets soutenus sur l’axe emploi, on peut citer :
Sur les passerelles avec le monde de l’entreprise :
Le parrainage des salarié.e.s en insertion par des entreprises : renforcement de l’accompagnement vers l’emploi en mobilisant des parrains / marraines en entreprise, ce qui permet aux salarié.e.s en insertion de bénéficier d’un suivi individualisé et d’un réseau de parrains / marraines et à l’entreprise de repérer de futures ressources humaines ;
Le chantier d’insertion intégré dans l’entreprise : pour rapprocher les salarié.e.s en insertion au monde de l’entreprise en les intégrant directement dans une entreprise du secteur marchand, par la sous-traitance d’une partie d’un marché ;
Ça va cartonner : atelier de création de meubles en carton recyclé pour des femmes issues de quartiers défavorisées. Une mise en situation de travail complétée par un atelier de techniques de recherche d’emploi.
Sur la formation avec les publics :
L’éco-construction d’un bâtiment public : support à la formation des salarié.e.s en insertion aux techniques de construction écologique et au développement de ce type de chantiers auprès des collectivités locales ;
La mise en place d’un dispositif de certification des compétences des salarié.e.s en insertion, par des jurys professionnels internalisé par l’association ;
La mobilisation professionnelle renforcée : mise en place d’ateliers techniques sur le CV, la lettre de motivation, l’entretien, l’utilisation du web, couplés d’un stage avec des comédiens pour des jeux de rôles sur l’entretien d’embauche et l’accompagnement par un.e parrain / marraine dans une entreprise pour un premier lien avec la vie professionnelle ;
Cultiver son jardin : partenariat entre 6 jardins d’insertion pour mettre en œuvre une formation commune sur le maraîchage ;
L’auto-école sociale : portage d’une auto-école pour permettre l’accès au permis de conduire et à la mobilité pour des personnes en difficulté d’insertion professionnelle.
Parmi les projets sur l’axe habitat, on peut également citer :
Sur le montage de projets et d’aide au démarrage de nouvelles structures ou services d’accueil et d’hébergement
La mise en place d’un appartement pédagogique pour réaliser des animations et mises en situation autour du savoir habiter, les droits, les devoirs des locataires, l’entretien, la consommation d’énergie, le bricolage …
Le développement d’une offre de logement intermédiaire : proposer une alternative à des ménages qui ne relèvent d’une orientation CHRS et qui n’ont besoin que d’un accompagnement léger avant de voir aboutir leur projet de logement ;
Le réaménagement d’espces collectifs : enrichir la vie collective d’un foyer de jeunes travailleur.euse.s et développer des animations autour d’ateliers de cuisine qui permettent l’organisation de tables d’hôtes ouvertes aux habitant.e.s du quartier.
Sur les actions favorisant l’accès ou le maintien au logement des personnes sans-abri ou sortant d’hébergement
Le lieu ressource logement ouvert aux personnes en situation de précarité. Il met en commun les moyens humains et financiers des associations pour permettre une offre de service complète sur un territoire pour accompagner l’accès ou le maintien dans le logement ;
La coordination de l’offre d’hébergement pour les détenu.e.s en fin de peine avec la préparation en amont par un diagnostic (intervention d’un travailleur social en maison d’arrêt) ;
La création d’une agence immobilière à vocation sociale : centre de ressources avec les bailleurs privés, elle assure une garantie par le suivi dans l’usage du logement, les relations avec le voisinage et les risques d’impayés ;
La mutualisation de compétences à destination des locataires d’un HLM : accompagnement social de salarié.e.s en insertion logés en sous-location dans un immeuble HLM et développement d’actions collectives pour tout.e.s les locataires, mise en place d’un jardin partagé, ateliers de cuisine ;
Le partenariat d’insertion locale : entre une association et un bailleur HLM pour favoriser l’insertion durable de sortants d’un CHRS, en les accompagnant dans leur logement mais aussi en développant des actions avec les bailleur et les habitant.e.s sur des projets de quartier.
Dans les newsletters de juillet et août, vous retrouverez des zooms sur les associations ayant réalisé les projets cités ci-dessous et d’autres projets innovants et d’autres axes (éducatifs et socioculturelles / accès aux droits et réduction de la fracture numérique / accueil et accompagnement des étranger.ère.s).