[Appel à candidature] La FAS recherche des Formateur·rice·s pour le projet MARAUD’IN, les maraudes numériques

Présentation

La FAS regroupe 870 associations de solidarité et organismes qui vont vers et accueillent les plus démunis, notamment les acteurs de l’accueil, hébergement et insertion (AHI), du dispositif national d’asile (DNA) et de l’insertion par l’activité économique (IAE).

Parmi ses adhérents, la Fédération compte de nombreux Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation (SIAO) et des Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Les SIAO en charge des plateformes, qui assurent la gestion du numéro d’urgence « 115 », ont été créées dans chaque département sous l’autorité du préfet afin d’améliorer l’accueil, l’évaluation, l’orientation et la prise en charge des personnes sans abri ou risquant de l’être. Quant aux CHRS, pouvant être gérés par des associations, ont pour missions d’assurer l’accueil, le logement, l’accompagnement et l’insertion sociale des personnes ou familles connaissant de graves difficultés en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale. Certaines de ces structures développent une activité de maraudes, permettant d’aller au-devant des personnes qui vivent à la rue, en squats ou en bidonvilles, dans une logique d’aller vers, pour leur faire connaître les possibilités d’accompagnement et d’hébergement que ces personnes ne mobilisent pas.

La Fédération propose un projet à destination de ces acteurs, présents en Métropole et dans les territoires ultra-marins, pour soutenir et renforcer cette activité de maraude. Ce projet a été construit avec plusieurs de ces adhérents et il est envisagé une expérimentation sur plusieurs territoires.

Contexte et constats

A l’horizon du tout numérique d’ici 2022, un grand nombre de personnes se trouvent éloignées du numérique (13 millions). La dématérialisation des démarches administratives et la place croissante du numérique dans la société viennent notamment transformer les pratiques et missions des maraudes qui font face à l’évolution des besoins des personnes à la rue. Bien que se trouvant dans une situation d’extrême précarité, les personnes sans-abri ne sont pas pour autant déconnectées du numérique.

L’étude de Solinum constate que 91[1] % des personnes interrogées possèdent un téléphone mobile et 71 % un smartphone. Mais si les taux d’équipement sont élevés, des disparités d’accès et d’usages du numérique s’observent. L’étude montre notamment que plus de la moitié des personnes sans abri ne font jamais leurs démarches administratives en ligne (62%) et que des problématiques inhérentes à leurs conditions de vie viennent compliquer leur accès au numérique. Ces problématiques ont été observées par l’étude nationale Maraudes FAS/FNSS[2], avec 48% des ménages rencontrés ayant un téléphone portable qui expriment des difficultés d’usage dont la recharge du téléphone (pour 32%) et l’obtention d’une connexion ou d’un crédit téléphonique (pour 21%).

Objectifs du projet

Afin de répondre globalement aux besoins des personnes à la rue le projet est pensé pour s’intégrer aux maraudes existantes qui disposent de moyens matériels pour aller vers les personnes sans-abri et de la connaissance du terrain. En appui à cet existant, le projet permettra :

  • D’équiper les maraudes en matériel numérique :

– Les équipes de maraudeurs seront dotés de tablettes avec forfaits 4G.

– Des bornes et des casiers de recharges pour téléphone portable seront mis à la disposition des personnes sans-abri.

  • De mener un travail de médiation numérique dans le secteur de la veille sociale par la formation des maraudeurs (professionnels comme bénévoles) à la médiation numérique.
  • De participer au dispositif d’évaluation du projet sur les aspects relatifs à la formation des maraudes (identification des besoins supplémentaires des maraudes, participation aux réunions d’évaluation du projet).

Ce projet a vocation à se déployer sur deux ans. L’année en cours constitue la période d’expérimentation du projet auprès de 6 maraudes. La seconde, se tenant en 2022, a pour objet d’essaimer le projet en déployant, à ce titre, 10 maraudes.

A cet effet, la FAS mobilise des acteurs spécialisés du secteur de la médiation numérique, afin de former les maraudes :

  • à l’utilisation des tablettes ;
  • à l’appropriation d’une « boîte à outil » pédagogique MARAUD’IN ;
  • à accompagner l’évolution des postures : passer de maraudes à maraudes numériques (maraudeurs aidants numériques).

Mission et attentes

Il sera attendu des formateurs, dans un premier temps, de :

  • pouvoir être en capacité de former des maraudes sur au moins un des territoires suivants : Moulins (Auvergne-Rhône Alpes), Kourou (Guyane), Berck-sur-Mer et Lille (Hauts-de-France), Strasbourg (Grand-Est) ;
  • suivre une formation de formateurs de deux journées
  • s’approprier les contenus : « boite à outil » pédagogique MARAUD’IN, déroulé de formation, supports d’animation de la formation et documents associés ;
  • animer deux journées de formation en présentiel auprès des maraudes des territoires concernés à fixer entre les semaines du 28 juin 2021 et du 5 juillet 2021 ;
  • participer à l’évaluation du dispositif de formation dès septembre 2021.

Dans un second temps, le formateur aura vocation à accompagner la FAS et son réseau dans l’essaimage du projet en 2022 en reconduisant le cycle de formation des maraudeurs.

Compétences

Il est attendu des formateurs :

  • Sens de la communication (écoute, communication orale)
  • Connaissance des techniques pédagogiques
  • Bonnes connaissances du domaine d’intervention (inclusion et médiation numérique)
  • Connaissances dans les domaines de l’action sociale et de l’accès aux droits (serait un plus)
  • Savoir réguler les dynamiques de groupe
  • Autonomie
  • Les formateurs familiers des territoires concernés par le programme MARAUD’IN seront privilégiés ainsi que les formateurs disposant d’un agrément.

Rétribution

La rétribution proposée pour assurer les missions précitées s’élève à 3.000 euros par session de formation de maraude pour chaque formateur (incluant les frais pédagogiques ainsi que ceux de déplacements).

Pour candidater

Envoyer un CV, une lettre de motivation et des références à nathalie.crouzet@federationsolidarite.org et sarra.cheklab@federationsolidarite.org.

[1] Précarité Connectée – Les sans-abri et le numérique : équipements, usages et compétences numériques des personnes sans-abri en France en 2018

[2] Étude nationale maraudes et Samu sociaux sur le sans-abrisme du 14 et 15 janvier 2020

Les visages de la participation (2/3) : Samir Elhamdi

À l’approche du Printemps de la participation (programme et inscriptions ici), nous vous proposons une série d’entretiens pour découvrir celles et ceux qui s’investissent chaque jour pour faire vivre et développer les pratiques participatives !

Conseil de vie social, Conseil Régional des PersonnesAccueillies/Accompagnées (CRPA), commission DALO et Logement D’abord, travailleur pair… les expériences passées et présentes de Samir Elhamdi illustrent les nombreuses formes que peut prendre la participation des personnes concernées.

  • Qu’est-ce qui vous a poussé à vous investir dans des instances participatives ?

Ça s’est fait naturellement. Mon parcours de vie a toujours été lié au monde associatif. Quand j’étais jeune par exemple, je faisais partie du comité de mon club de basket dans lequel je m’engageais pour que le prix de la licence baisse pour permettre aux jeunes les plus défavorisés de le rejoindre. C’est de là que l’appétence pour le social m’est venu. Mais c’est en 2018 que j’ai vraiment découvert la participation. J’étais alors hébergé dans le « Bon Foyer » à Mulhouse dans lequel je suis devenu président de conseil de vie social (CVS) jusqu’en 2019. Les CVS sont destinés à sensibiliser les personnes accueillies sur le rôle qu’elles ont a joué au sein du foyer dans lequel elles résident. Ça passe par des temps d’échanges entre personnes qui vivent dans le foyer et professionnels. Le président du CVS fait alors remonter jusqu’au chef de service qui devra en faire part à sa hiérarchie, tout ça dans le but de faire évoluer les pratiques au sein de l’établissement. J’ai ensuite été élu en 2019 comme délégué du CRPA de la région Grand Est. En parallèle, j’ai intégré cette année la formation professionnalisante des travailleurs pairs de l’IRTS de Dijon.

  • Avez-vous des exemples de ce qu’apporte l’approche participative ?

Lorsque j’étais président du CVS du Bon Foyer à Mulhouse, on a fait remonter aux chefs de services le besoin pour certaines personnes accueillies de bénéficier d’un accompagnement spécifique. Ils nous ont écouté et il y a eu des résultats, c’est ce qui m’a encouragé à continuer sur cette voie et devenir délégué CRPA. En tant que délégué CRPA, je participe maintenant à des commissions comme la commission DALO (Droit au Logement Opposable) dans laquelle sont traités des recours déposés par des personnes en situation d’expulsion dans l’espoir qu’elles puissent être relogées dans de bonnes conditions. La première session à laquelle j’ai participé, j’ai trouvé ça déshumanisant. On a eu 36 dossiers à traiter en une heure et demi, c’était aberrant ! Derrière ces dossiers, il y a des familles, des enfants. Peut-être que parfois les parents ne sont pas de bonne foi, c’est possible, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut pénaliser des enfants qui n’ont rien demandé. S’ils se font expulser, ils vont devoir déménager et l’enfant devra changer d’école et se faire de nouveaux amis, et pour un enfant c’est extrêmement déstabilisant. J’avais l’impression que pendant ces réunions ils n’en prenaient pas compte. Depuis ça a changé et aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’ils prennent plus en considération l’impact sur les enfants.

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qu’est un travailleur pair ?

Le rôle d’un travailleur pair, c’est d’accompagner une personne vers son rétablissement au côté des professionnels qui la suivent. Comme le travailleur pair a vécu des expériences similaires, il est source d’espoir pour la personne qu’il accompagne. Il a su cheminer intérieurement pour identifier la situation dans laquelle il s’est retrouvé, comment et pourquoi il s’y est mis, et qu’est-ce qui existe comme leviers pour s’en sortir. C’est pour ça que notre participation est très importante car elle remobilise des personnes qui n’avaient plus de motivation. On est là pour l’aider à faire son introspection pour qu’elle puisse prendre conscience du cheminement à faire pour se rétablir.

J’aimerais beaucoup que mon intervention au Printemps de la participation fasse prendre conscience que les pairs-aidants font partie intégrante du travail social. Certains travailleurs sociaux voient le travail pair comme une substitution à leur travail alors que nous sommes complémentaires. Nous n’avons pas la même temporalité que les éducateurs spécialisés qui eux ont un temps bien défini pour chaque suivi, et ce temps met la pression aussi bien à l’éducateur qu’à la personne accompagnée. La temporalité du travailleur pair, c’est celle de la personne qu’il accompagne. C’est cette réalisation que je souhaiterais porter pendant cette intervention.

  • Quelles sont les avancées nécessaires pour faire progresser la participation ?

Il faut la valoriser. On est de plus en plus  solliciter, mais toujours à titre bénévole, alors que notre apport est aussi important que d’autres qui sont rémunérés. Et même parfois, notre temps est utilisé juste pour faire bonne figure, et on doit seulement faire acte de présence pour que ceux qui sont en charge disent qu’on a été intégré dans le processus. Si on veut que l’accompagnement des personnes s’améliore, la valorisation de la participation est l’enjeu numéro 1 à souligner en rouge !

Pour retrouver Samir Elhamdi au Printemps de la participation, inscrivez-vous ici

Pour le programme complet de l’événement, c’est là

Appel à projets FDI 2021 “Au service de la relance inclusive et de la croissance de l’IAE”

L’AAP FDI national 2021« au service de la relance inclusive et de la croissance de l’IAE 2021 » est lancé. 

Vous le trouverez à ce lien ! 

  • Les candidatures seront  à déposer de manière dématérialisée à partir de début mai et au plus tard le 15 juin 2021
  • Le dossier de candidature sera disponible sur le formulaire « mes démarches simplifiées » d’ici le 30 avril

De premières demandes de précision ont été transmises à la DGEFP et à la DREETS Pays de la Loire, et donneront lieu à des cadrages prochains.

Dans le même temps, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos questionnements.  

L’heure du bilan pour les SIAE des Pays de la Loire engagées dans SEVE Emploi en 2020

Les directions des structures engagées dans le programme SEVE Emploi 2020 se sont retrouvées une dernière fois à Angers ce jeudi 11 mars. Avec pour objectif pour le formateur, Nicolas Cadier, de dresser le bilan de cette année mais aussi imaginer la suite ! Car si les journées de formation se terminent, il faut continuer à faire vivre les principes SEVE Emploi et garder le bénéfice de la dynamique emploi durable au sein des équipes.

Pour les directions, beaucoup de choses ont évolué depuis le démarrage de la formation. Chez SEMES, en Loire-Atlantique, Marion Brisson se félicite que la durée du premier CDDi soit passé de 7 à 4 mois : « Cela crée une plus grande dynamique dans les parcours des salarié.e.s en transition, on regarde si, en 4 mois, les salarié.e.s ont mené au moins une action « emploi » : une visite d’entreprise, un stage, une enquête métier…qu’elle soit réussie ou non, mais avec une mise en mouvement ».

Fréderic Menanteau est directeur d’un chantier d’insertion et d’une association intermédiaire dans le Maine et Loire. SEVE Emploi a permis aux deux équipes de travailler ensemble : « L’ASDIES et AIDES vont fusionner au 1er janvier 2022. On donc est en train de revoir nos outils, et de créer une seule porte d’entrée pour notre offre d’insertion. Il faut que l’objectif emploi apparaisse dès le départ or, quand on regarde nos documents et procédures internes, on proposait surtout de « l’accompagnement » au demandeurs et demandeuses d’emploi. Il nous faut être beaucoup plus explicites, même si ça fait bouger nos postures professionnelles. »

Une vision partagée par Elisabeth de Vitton, directrice des associations GENIE, La Légumerie et Le M@Yon court en Mayenne : « On s’est rendus compte que les choses n’étaient pas du tout figées au sein des entreprises et que l’on pouvait s’autoriser à leur faire des propositions. Sans la formation, on n’aurait pas été à la rencontre d’une entreprise qui n’avait pas diffusé d’offre d’emploi. Or c’est en allant la rencontrer que l’on perçoit son besoin et d’éventuelles offres cachées. ».  Elle souligne : « On leur apporte une sécurité car on a validé des compétences de la personne, ils ont un interlocuteur, on montre qu’on est présents pour eux. »

L’équipe d’Espoir Services à Angers a tout récemment réussi une sortie en emploi en CDI. « Nous sommes allés rencontrer une entreprise du Service à la Personne. Mais très vite, on a senti qu’ils avaient une vision très négative des associations intermédiaires et de leur modèle économique » témoigne François Gerbaud, le directeur. « Les collègues ont réussi à reprendre la main, à avoir un discours positif sur le fait que nous pouvions les aider à embaucher et que nous n’étions pas dans une approche concurrentielle. Résultat : une embauche en février, via un petit contrat dont le volume horaire a augmenté progressivement, jusqu’à permettre d’arrêter les heures de mises à disposition. »

Ce dernier séminaire a également permis à la Fédération des acteurs de la solidarité et ONC Developpement de souligner l’ampleur du travail réalisé par chacune des équipes tout au long de l’année 2020, une année exceptionnelle à plus d’un titre. Pour les formateurs Nicolas Cadier et Evelyne Douaud, les cycles de changement dans les organisations sont en moyenne de trois années, il reste donc encore du chemin à parcourir ! Et l’on pourra compter sur l’écosystème SEVE en Pays de la Loire pour soutenir l’évolution des SIAE et rester fixé sur l’objectif d’emploi durable pour toutes et tous.

 

 

Etude du CESER – Les déterminants sociaux de santé, leviers pour une politique régionale

La Fédération des acteurs de la solidarité des Pays de la Loire a participé à l’élaboration de l’étude du Conseil Economique Social et Environnemental ( CESER) des Pays de la Loire intitulée “Promotion et Prévention Santé-Sociale : Les déterminants sociaux de santé, leviers pour une politique publique régionale”.

Celle-ci identifie des leviers pour agir en prévention dans une perspective d’investissement social en faveur du bien-être des habitants et du développement des territoires.

Dans cette étude, organisée en cinq thématiques, le CESER formule vingt-cinq préconisations dans le champ des compétences régionales et dix-huit préconisations pour lesquelles « La Région ambassadrice » peut se faire porte-parole.

La synthèse et l’étude du CESER sont disponibles en ligne.

Travailleur social et chercheur : au coeur de la rencontre

Que se joue-t-il entre le travailleur social et le chercheur ? Face au constat d’une relation encore trop asymétrique, la recherche collaborative,
les collectifs ou plus simplement, les chercheurs « engagés » tendent vers un croisement des savoirs pratiques et scientifiques qui soit réciproque. Et qui intègre les personnes accompagnées

Travailleur social et chercheur

4 nouvelles SIAE rejoignent le programme SEVE Emploi en 2021 en Pays de la Loire

Après une phase de rencontre des SIAE régionales intéressées par le programme SEVE Emploi entre septembre et octobre 2020, 6 structures ont fait le choix de se porter candidates pour la promotion 2021. Un comité de sélection, composé de la DGEFP, de la délégation interministérielle à la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté et de la Fédération des acteurs de la solidarité, s’est réuni en décembre pour examiner les candidatures.

En Pays de la Loire, ce sont 4 nouvelles SIAE qui vont se former en 2021 :

Ces 4 SIAE vont travailler prioritairement cette année sur l’objectif d’emploi durable. Comment ? En déployant des stratégies de médiation active afin de se mettre en relation avec les entreprises de leur territoire et de multiplier les mises en situation des salariés en parcours. Sur une année, ces structures vont bénéficier de 10 journées de formation, de formateurs et formatrices dédiés, d’une animation régionale du dispositif et de séminaires de direction. Une dotation de l’Etat de 20.000 euros viendra soutenir l’effort de ces structures et leur permettre de se consacrer plus sereinement à ce programme.

Participez à la journée “Enfants et familles en situation de précarité : quels impacts de la crise sanitaire et quelles perspectives pour la lutte contre la pauvreté”

Matinées organisées en visioconférence les 3 décembre et 10 décembre

Les acteurs de la lutte contre l’exclusion font le constat depuis plusieurs années d’une paupérisation croissante des familles avec enfants et d’un accès de plus en plus complexe au logement, et à l’hébergement. La Stratégie de lutte contre la pauvreté, mise en œuvre depuis 2018, avait en particulier pour objectif de répondre à cette précarisation des enfants et des jeunes et une évaluation de l’impact des mesures adoptées est aujourd’hui nécessaire. En 2020, la crise due à l’épidémie de Covid 19 a fortement touché les ménages les plus précaires et provoquera le basculement de nombreuses personnes sous le seuil de pauvreté. Les enfants et les familles accompagnés par les associations adhérentes de la Fédération ont bénéficié des mesures générales de chômage partiel, ainsi que d’aides financières exceptionnelles et de l’ouverture de nouvelles places d’hébergement. Des mesures supplémentaires ont été annoncées dans le cadre d’un « acte II » de la stratégie pauvreté. L’ensemble de ces réponses, si elles permettent une première prise en compte des problématiques renforcées par la crise, ne permettront toutefois pas de lutter durablement contre la pauvreté.

Trois ans après le lancement de la stratégie pauvreté, et suite à une crise sanitaire et sociale dont les conséquences ne peuvent pas encore être entièrement mesurées, comment ajuster et déployer avec l’ampleur nécessaire la politique de lutte contre l’exclusion et la précarité des enfants et de leurs familles ?

Cette journée poursuit deux objectifs : l’organisation d’un temps de partage et de débat autour des éléments de constats et de bilan des conséquences de la crise sur les enfants et les familles entre les adhérents de la Fédération, les pouvoirs publics et d’autres partenaires, ainsi que des interpellations et une réflexion relatives aux mesures à mettre en œuvre ou à approfondir pour améliorer l’efficacité de la lutte contre la pauvreté.

INSCRIPTION

Les deux demi-journées sont organisées en visio-conférence. Vous pouvez vous inscrire pour la première demi-journée au lien suivant : Webinaire Enfants et familles en situation de précarité – 1ère partie | Fédération des acteurs de la solidarité (livestorm.co).

Vous recevrez le lien d’inscription pour les ateliers une fois inscrit.e à la première demi-journée (par le biais du mail de confirmation de votre inscription).

Pour toute question relative à cet événement et aux inscriptions, merci de contacter Maëlle Lena, chargée de mission Enfance Famille / Réfugiés Migrants : maelle.lena@federationsolidarite.org.

PROGRAMME

PREMIERE DEMI-JOURNEE : TABLE-RONDE – 3 décembre 2020, 10h-12h

Organisée sur Livestorm, lien d’inscription ci-dessus.

Ouverture journée par la FAS 10h00-10h10

Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité

Conséquences de la crise sanitaire sur les enfants et familles en situation de précarité 10h10-10h30

Maëlle Lena, chargée de mission Enfance-Famille, Fédération des acteurs de la solidarité

TABLE RONDE : RETOUR SUR LA CRISE SANITAIRE COVID-19 ET PERSPECTIVES POUR L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL DES FAMILLES ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE, 10h30-11h45

Objectif : Retour sur les conséquences de la crise sanitaire et sociale due à l’épidémie de Covid 19 sur les enfants et leurs familles. Discussion autour des mesures adoptées durant la crise, notamment durant la période de confinement puis par la suite, dans le cadre du plan de relance et de la poursuite de la stratégie pauvreté, afin de soutenir les familles et de faire face aux risques de précarisation.

  • Arnaud Gallais, directeur général, Enfant présent
  • Monique Dupuy, Présidente UDAF Hautes Pyrénées, Administratrice UNAF
  • Annick Bouquet, maire-adjointe chargée de la petite enfance, Ville de Versailles
  • Francis Bouyer, Adjoint à la Déléguée interministérielle à prévention et à la lutte contre la pauvreté, DIPLP
  • Vincent Mazauric, Directeur général, CNAF

Conclusion 11h45-12h00

Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité

DEUXIEME DEMI-JOURNEE : ATELIERS – 10 décembre, 10h-11h45

Organisée sur Teams, lien d’inscription envoyé suite à l’inscription à la première demi-journée.

  1. Adaptation des structures d’hébergement et de logement à l’accueil et l’accompagnement des enfants et familles 

Comment les structures d’hébergement et d’accompagnement vers le logement peuvent-elles adapter leur accompagnement aux enfants et familles accueillies ? Echanges autour d’une analyse des besoins de ces enfants et familles, et de projets à mettre en œuvre pour assurer leur prise en charge.

  1. Sorties de maternités et accès au logement.

Alors que de nouvelles places dédiées à l’hébergement des femmes sortantes de maternité vont être créées dans le cadre de l’acte 2 de la Stratégie Pauvreté, quel bilan peut être fait des dispositifs existants, et quelles conditions indispensables de fonctionnement sont identifiées par les acteurs impliqués ?

  1. Enfants et familles à la rue : maraudes mixtes

Les maraudes « mixtes », qui regroupent des acteurs de la veille sociale et de la protection de l’enfance se sont mises en place dans le cadre de la Stratégie Pauvreté. Entre réussites, difficultés et conditions indispensables de mise en œuvre, quel premier bilan peut être fait de cette mesure qui a fait l’objet d’une contractualisation par 17 départements ?

  1. Accès aux loisirs et à la culture : l’exemple du programme « Respirations »

Présentation du programme Respirations – premiers éléments d’évaluation et montage d’un projet type d’accès à la culture, sur le modèle de projets Respirations

  1. « Vacances pour tou.te.s » : le droit aux vacances pour les personnes hébergées

Présentation du dispositif Vacances pour tou.te.s développé dans le cadre d’un partenariat entre l’ANCV et la Fédération des acteurs de la solidarité et retour d’expérience(s).

  1. Partenariats entre les structures du social et les secteurs de l’ASE et du médico-social

Comment favoriser l’interconnaissance et les partenariats entre les structures du secteur social et les secteurs de l’ASE et du médico-social afin de permettre le suivi et la prise en charge des personnes accompagnées ?

  1. Droits de l’enfant : les faire vivre au sein des structures d’accueil et d’accompagnement

Echange de pratiques et réflexions autour des droits de l’enfant, et de modalités d’animation permettant de sensibiliser et faire connaitre ces droits aux enfants et familles accueillis dans les structures ou dispositifs d’hébergement et d’accompagnement.

  1. Le Défenseur des droits et les droits des enfants : ressources à mobiliser dans l’accompagnement des familles

Comment les travailleurs sociaux peuvent-ils recourir au Défenseur des droits dans le cadre de leur accompagnement des enfants et des familles (présentation du guide à destination des intervenants de l’action sociale) ?

Guide à destination des intervenants de l’action sociale : https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/guides/guide-pratique-a-lusage-des-intervenants-de-laction-sociale

Outils Educadroit : https://educadroit.fr/

La Fédération publie son baromètre 115 SIAO 2019

 

 

Le baromètre met en lumière les besoins d’accès à l’hébergement et au logement en Bourgogne-Franche-Comté, à partir des données des 115 SIAO enregistrées au 1er semestre 2019.

Extraites du logiciel Etat SI SIAO, et analysées en partenariat avec les SIAO 115 de la région, les données présentées fournissent une photographie de la situation régionale et des disparités départementales relatives à l’accès à l’hébergement et au logement pour les personnes sans abri et mal logées, ainsi que des informations sur les caractéristiques des publics ayant recours aux 115 SIAO, avec un focus sur les jeunes et les familles.

Il fait suite à une année de travail de concertation des SIAO 115 de la région, avec le soutien de la DRDJSCS de Bourgogne-Franche-Comté.

Lien vers le baromètre à télécharger

Les personnes sans-domicile : angle mort de la statistique publique

A Paris, pour la seconde année consécutive, dans la nuit du jeudi 7 au 8 février, plus de 2 000 personnes réparties en 360 équipes composées de travailleurs sociaux et de bénévoles ont parcouru les rues pour compter les personnes dormant dans les rues.

Cette année, 3 622 personnes sans abri ont été comptabilisées, soit une augmentation de 10% par rapport à l’année dernière à périmètre constant, alors que 2500 places supplémentaires ont été ouvertes. Des recensements similaires ont eu lieu à Grenoble et Metz quand Rennes s’y attèlera à la fin du mois. Le développement de ces opérations de comptage mène à un constat : les personnes sans-abri sont l’angle mort de la statistique publique. A ce jour, aucun suivi quantitatif et qualitatif des personnes sans abri n’est effectué de manière exhaustive dans un cadre méthodologique rigoureux.

Ces opérations de comptage organisées par les villes doivent être encouragées car elles donnent de la visibilité à la grande exclusion tout en encourageant l’engagement citoyen. Mais elles ne suffisent pas à comprendre les processus qui mènent les gens à la rue et les moyens pour les en faire sortir. Ce dont les acteurs de la solidarité ont besoin, c’est une enquête nationale exhaustive de l’Insee, comme celle de 2012. Depuis cette enquête, 7 ans ont passé et les 143 000 personnes sans domicile recensées à l’époque ont certainement vu leurs rangs grossir et leurs situations se dégrader. Femmes seules, personnes en situation de prostitution, souffrant de problèmes psychiques, victimes de violences ou de la traite des êtres humains, mineurs non-accompagnés, familles, personnes vieillissantes, sans compter l’impact de la crise de l’accueil des personnes migrantes et le grave déficit de places pour les demandeurs d’asile. Le monde de la rue évolue et nous devons savoir comment.

La Fédération des acteurs de la solidarité a demandé, avec d’autres organisations, au ministère du Logement un nouveau recensement des sans-abris par l’Insee. Ces derniers ont refusé « pour des raisons budgétaires ».

Si un recensement par l’Insee des personnes sans-abris nous permettrait d’en savoir plus sur le nombre de personnes dans cette situation et leur quotidien, il permettrait surtout de faire correspondre les politiques publiques aux réalités de la rue et ainsi d’investir justement tout en se prémunissant de dépenses inconsidérées dans des mises à l’abri indignes ou des accompagnements inadaptés.